L'Unesco a formellement adopté mardi en plénière à Paris la résolution déclarant El-Qods-Est (la vieille ville) patrimoine culturel palestinien, malgré la vivre réaction d'Israël, qualifiée de "puissance occupante". Le texte, soumis au vote en commission le 13 octobre dernier, ne fait référence qu'aux noms musulmans des sites religieux, balayant ainsi les liens historiques et spirituels de l'Etat hébreu. Il est à rappeler que durant le dernier vote, l'Allemagne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se sont opposés au projet de texte, alors que la France figurait parmi les 26 pays qui se sont abstenus. 24 ont voté le texte, dont la Chine et la Russie. Au lendemain de ce vote, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a réitéré, vendredi dernier, que la vielle ville d'El-Qods est la ville "sacrée" des trois religions monothéistes, ne reconnaissant ainsi aucune territorialité israélienne sur cette ville. "C'est au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco", a-t-elle expliqué. Pour la DG de l'Unesco, le patrimoine d'El-Qods est "indivisible" et "nier, occulter ou vouloir effacer l'une ou l'autre des traditions (…) revient à mettre en péril l'intégrité du site, contre les raisons qui justifièrent son inscription sur la Liste du patrimoine mondial". Le texte, présenté par l'Algérie, l'Egypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, a réaffirmé que les deux sites palestiniens d'Al-Haram al-Ibrahimi à Al-Khalil et la mosquée Bilal Bin Rabah à Beit Lahm "font partie intégrante de la Palestine". Dans cette résolution, l'Unesco déplore "vivement" le fait qu'Israël, la "puissance occupante", n'ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans al-Qods-Est, en particulier à l'intérieur et aux alentours de la Vieille Ville, lui demandant "de nouveau d'interdire tous les travaux". Elle réaffirme que la Rampe des Maghrébins "fait partie intégrante" de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et est indissociable de celle-ci, condamnant "fermement" l'escalade des agressions israéliennes et les mesures "illégales" prises à l'encontre du Département du Waqf palestinien et de son personnel et limitant la liberté de culte et l'accès des musulmans au site sacré de la mosquée El-Aqsa/El-Haram El-Sharif. Elle demandé à la "puissance occupante", de "respecter le statu quo historique et de mettre immédiatement un terme à ces mesures illégales".