"Le peuple sahraoui a juridiquement le droit de jouir de l'autodétermination", a souligné l'enseignante universitaire espagnole, Teressa Vincente, lors d'une rencontre sur le droit des peuples à l'autodétermination et la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés" organisée par la faculté de droit de Murcie (Espagne). Au cours de cette rencontre qui a clôturé les journées culturelles et de solidarité de la région de Murcie avec le peuple sahraoui, l'intervenante a expliqué au détail la théorie de l'autodétermination dans le droit international dans ses aspects juridique, politique et son application au cas du Sahara occidental, soulignant que le peuple sahraoui a parfaitement selon le droit international, "le droit de de jouir d'un référendum d'autodétermination pour décider de son avenir". Dans ce cadre, a-t-elle précisé, "l'assemblée générale des Nations unies avait créé un comité spécial de la décolonisation" signalant au passage "le rôle consultatif de la cour internationale de justice, le principe de l'inviolabilité des frontières héritées du colonialisme outre les conséquences juridiques de l'acceptation de la république arabe sahraouie dans l'OUA, actuellement Union africaine". Teressa Vincente qui est professeur du droit international à l'université de Murcie a également signalé dans sa communication, "les tentatives marocaines visant à opérer des changements dans la nature démographique des territoires sahraouis occupés en y installant des milliers de colons". L'oratrice a dans ce cadre rappelé toutes les conventions, les accords et les résolutions internationales relatives au statut juridique des territoires sous occupation étrangère et le droit des peuples à l'autodétermination et la responsabilité des Nations unies "d'aider les peuples à obtenir leur indépendance". La conférencière a par ailleurs rappelé "le droit inaliénable des peuples à la souveraineté sur leurs ressources naturelles" considérant que "ce droit relève aussi du droit à l'autodétermination des peuples". Lui succédant, le président de l'association de solidarité de Murcie avec le peuple sahraoui, Juan Jo, a souligné que la cause du peuple sahraoui bénéficie d'un "soutien très large dans la province de Murcie" et cela à travers les diverses actions de solidarité et d'aide et notamment par l'engagement des centaines de familles espagnoles dans le programme d'accueil des enfants sahraouis dans le cadre du programme "vacances de paix". Ce responsable a par ailleurs appelé, durant cette rencontre, à laquelle ont assisté de nombreux étudiants en droit, des représentants d'associations espagnoles amies avec le peuple sahraoui, des responsables du Front Polisario dans la région de Murcie et des universitaires "les autorités espagnoles à assumer leurs responsabilités envers l'ancienne colonie en achevant le processus de décolonisation dans le Sahara occidental". Pour sa part, le militant sahraoui des droits de l'homme, Hasna Aalia, s'est étalé sur les violations systématiques des droits de l'homme dans les territoires occupés commises par l'occupant marocain, soulignant que la "Minurso est la seule mission onusienne qui ne dispose pas dans ses prérogatives de la surveillance des droits de l'homme". Il a en outre témoigné de la violence utilisée par les forces d'occupation marocaines dans la dispersion des manifestants dans le camp de Gdeim Izik et toutes sortes de crimes, d'arrestations abusives accomplies par les forces marocaines. Dans ce cadre, le militant sahraoui a appelé l'ONU, les pays occidentaux et tous les défenseurs des droits de l'homme de par le monde à "exercer une pression sur le Maroc afin qu'il libère les prisonniers de Gdeim Izik et tous les prisonniers politiques en sus de la protection de la population civile sahraouie de toutes les formes de torture et de crimes commis par les forces marocaines". Cette manifestation de solidarité avec la cause sahraouie organisée conjointement par les universités de Murcie et de Cartagena et à laquelle ont pris part de nombreuses personnalités politiques espagnoles de la province de Murcie, des universitaires, des militants des droits de l'homme ainsi que des étudiants et des représentants du Front Polisario a permis de faire découvrir à l'opinion estudiantine espagnole ainsi qu'aux citoyens de cette région, la dure situation que vit le peuple sahraoui depuis plus de 40 ans d'occupation. De nombreuses personnalités politiques et responsables ont réitéré leur soutien indéfectible à cette cause juste à l'instar de la maire de Molina Seguro qui avait dénoncé la situation déplorable des droits de l'homme dans les villes occupées du Sahara occidental. Elle avait aussi demandé à la communauté internationale et aux responsables espagnols d'adopter "des positions fermes pour l'application des résolutions onusiennes relatives à l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental". La représentante du Front Polisario en Espagne, Khira Bulahi, avait également souligné lors de cette manifestation que l'organisation d'un référendum d'autodétermination est la seule solution du conflit du Sahara occidental.