L'offensive des forces irakiennes appuyées par la coalition internationale antiterroriste, sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, aux mains du groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI) est entrée dans sa deuxième semaine, en enregistrant mardi des avancées sur le terrain. Les forces irakiennes, qui opèrent à partir de la base principale de Qayyarah, ont repris des dizaines de villages au sud de Mossoul et progressent vers le nord par la vallée du Tigre. Après une première avancée des combattants kurdes (peshmergas) sur le front est, l'armée fédérale et les forces d'élite antiterroristes ont pris le relais et ont repris des pans entiers de la plaine de Ninive, dans laquelle se situe la deuxième ville d'Irak. Elles ont notamment repris le contrôle de Bartalla, une ville située à environ 15 kilomètres à l'est de Mossoul, et se battent pour reprendre Qaraqosh, avant l'EI. Sur le front nord-est, les peshmergas ont pris plusieurs villages à l'EI et resserrent désormais l'étau autour de Bachiqa. L'offensive sur Mossoul se "déroule bien" Des responsables américains considèrent que l'offensive pour reprendre Mossoul se "déroule bien", mais préviennent que la résistance des terroristes "va s'accroître" à mesure que les forces irakiennes s'approcheront de la ville. Pour Brett McGurk, l'émissaire du président américain Barack Obama auprès de la coalition internationale qui intervient en soutien aux forces irakiennes, "tous les objectifs ont été atteints jusqu'à présent". Selon lui, une semaine après le début de l'opération, "tous les objectifs (ont été) remplis jusqu'ici et (il y a eu) plus de raids aériens de la coalition que pendant toute autre période de sept jours dans la guerre contre l'EI". La coalition internationale sous commandement américain affirme avoir effectué 32 frappes aériennes sur la zone en une semaine, utilisant plus de 1.700 munitions qui ont, selon elle, détruit 136 positions de combat, 18 tunnels et 26 voitures piégées. Réunion mardi des membres de la coalition internationale Alors que la vaste et complexe opération lancée pour reprendre Mossoul est entrée dans sa deuxième semaine, les ministres de la Défense de la coalition internationale se réunissent à Paris mardi pour faire le point sur cette offensive et examiner les divers scénarios envisageables pendant et après la reprise de la ville. Treize ministres de la coalition (qui compte une soixantaine de pays), dont le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, sont attendus à Paris pour ces entretiens, à la veille d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan mercredi à Bruxelles. Les pays de la coalition veulent aussi préparer les étapes ultérieures de la lutte pour éliminer définitivement l'EI, notamment en Syrie, où les terroristes contrôlent encore notamment la ville de Raqa, dans le nord-est. "Il faut limiter le risque de fuite massive depuis Mossoul vers Raqa", a insisté l'entourage du ministre français Jean-Yves Le Drian. L'ONU bientôt prête pour héberger 150.000 personnes fuyant les combats Dans ce contexte, le Haut-commissaire pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a annoncé lundi que l'organisation sera bientôt prête pour accueillir 150.000 personnes fuyant les combats autour de la ville irakienne de Mossoul. Lors d'une conférence de presse dans la capitale jordanienne, il a indiqué que "les préparatifs se déroulent bien. Le HCR va avoir dans deux ou trois jours 30.000 tentes en Irak, assez pour (héberger) 150.000 personnes", sans en préciser l'emplacement. Les inquiétudes sont grandes pour les quelque 1,5 million de personnes qui vivent encore à Mossoul selon l'ONU. Le HCR se prépare à installer d'autres camps, a ajouté M. Grandi, faisant état d'un "effort très important et très complexe". M. Grandi, qui rentrait d'une visite en Irak, a expliqué que le principal souci était de trouver suffisamment de sites pour accueillir les flux de déplacés, ajoutant que des négociations étaient en cours à ce sujet avec les gouvernements d'Irak et de la région autonome kurde irakienne. Selon lui, 7.500 personnes ont déjà fui la périphérie de Mossoul et près de 1.000 autres ont traversé la frontière vers la Syrie, autre pays en guerre. Le responsable de l'ONU a rappelé que l'Irak comptait déjà plus de 3 millions de déplacés, dont plus d'un million dans la région kurde.