Les Palestiniens s'apprêtent à célébrer mardi le 28e anniversaire de la proclamation de l'Etat de Palestine dans un contexte de bouleversements que connaît le monde, et au moment où les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens peinent à être relancées. Vingt-huit (28) ans après la proclamation de l'Etat de Palestine, le 15 novembre 1988 à Alger, les Palestiniens continuent d'être la cible d'assassinats, arrestations, emprisonnements et humiliation quotidienne, dont l'auteur est l'occupant israélien qui n'hésite pas à tirer à balles réelles sur des civils désarmés. Jeudi dernier, le rapporteur spécial de l'ONU pour les territoires palestiniens, Michael Lynk, a affirmé être "très préoccupé" par l'usage par les forces d'occupation israéliennes de balles réelles contre des Palestiniens. Selon un rapport de l'ONU publié le mois dernier, 14% des Palestiniens blessés par les forces d'occupation israéliennes en 2016 l'étaient par balles réelles contre 4% en 2013, violant ainsi les règles fondamentales du droit international. A titre indicatif, les agressions israéliennes contre les populations palestiniennes dans les territoires occupées, ont fait plus de 200 morts en une année, selon l'ONU. Et aussi, il se trouve que 23 ans après l'accord d'Oslo, "le peuple palestinien se trouve face à une entité sioniste qui cherche à avoir la main mise sur les territoires palestiniens et à affaiblir l'OLP", a déclaré récemment le responsable du département des relations politiques du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) Maher Taher, qui a effectué la semaine dernière une visite en Algérie. La Palestine enchaîne les victoires diplomatiques Sur le plan diplomatique, l'occupant israélien met à chaque fois les bâtons dans les roues de tous ceux qui lancent des initiatives pour le règlement du conflit dans la région. On citera à titre l'initiative de Paris concernant l'intention de la France de reconnaître l'Etat de Palestine, le projet à lequel se sont opposées les autorités de l'occupation. Le même sort a été réservé au projet de résolution palestinien suggérant d'aboutir à un accord de paix avec Israël en 2017, pour ne citer que ceux-là. Aussitôt soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, Israël avait dit "préparer toutes les options, y compris rompre les liens économiques avec l'Autorité palestinienne et cesser de lui transférer les taxes". En dépit de la malveillance israélienne, et malgré sa politique expansionniste et la vague de judaïsation visant El Qods, les Palestiniens résistent et finalement ont pu renforcer sa présence dans les structures internationales. Le pays devient membre de l'organisation de coopération islamique depuis 1969, de la Ligue arabe depuis 1976 et de l'Unesco depuis 2011. Dans le cadre de sa stratégie de reconnaissance internationale, il acquiert également, en 2012, le statut d'observateur à l'ONU. En 2015, la Palestine devient le 123e membre de la Cour pénale internationale. Des négociations de paix à l'arrêt Le président palestinien Mahmoud Abbas n'a pas caché son souhait que la nouvelle administration américaine fasse quelque chose pour faire progresser le processus de paix. S'exprimant vendredi au lendemain de l'élection du républicain Donald Trump à la Maison Blanche, le Président Abbas, a réitéré la disposition des Palestiniens à négocier. "Nous avons suivi le processus électoral aux Etats-Unis depuis plus d'un an. Ce qui nous importe, c'est ce que M. Trump va dire une fois entré à la Maison Blanche", a déclaré M. Abbas. Les Etats-Unis qui fait partie du quartet pour le Moyen-Orient, outre la Russie, l'Union européenne et les Nations Unies, avaient relancé en 2013 les négociations entre les deux parties (palestinienne/israélienne) mais qui sont restés infructueuses. Après neuf mois d'efforts, le 24 avril 2014, les négociations avaient été suspendues sans parvenir à un accord cadre permettant la concrétisation de la solution à deux Etats coexistants et avec El Qods comme capitale partagée. Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump a dit vouloir jouer un rôle "important" pour aider à résoudre le conflit israélo-palestinien, dans son premier message sur cette question, soulignant toutefois que la paix devrait être négociée par les deux parties et pas "imposée par d'autres". "Je pense que mon administration peut jouer un rôle important en aidant les parties à parvenir à une paix juste et durable, qui doit être négociée entre les parties elles-mêmes, et pas imposée par d'autres", a déclaré Donald Trump. La France préconise actuellement une conférence internationale pour discuter de la relance du processus de paix, mais Israël a dit qu'il ne participerait pas, affirmant que toutes les discussions devaient se faire directement avec les Palestiniens. Le 28 mai 1964, le roi Hussein de Jordanie inaugurait à El Qods le congrès constitutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). En février 1969, Yasser Arafat, devient le président du Comité exécutif de l'OLP et les Palestiniens redeviennent un acteur autonome sur la scène régionale. Le 15 novembre 1988, devant le Conseil national de l'OLP réuni à Alger, le leader historique proclame la naissance de l'Etat de Palestine.