Un mouvement de grève sera observé le 17 avril prochain par les prisonniers palestiniens dont le nombre s'élève à 7.000 détenus qui continuent de subir des injustices dans les geôles de l'occupation israélienne, ont indiqué des responsables. Le ministre chargé des affaires des prisonniers, Issa Qaraqe et Qaddoura Fares, président de l'association du club des prisonniers ont annoncé cette semaine qu'il s'agit d'une action, qui implique notamment une grève de la faim, que mènera Marwan Barghouthi, membre du comité central du mouvement Fatah et tous les prisonniers du mouvement dans les prisons de l'occupation le 17 avril prochain. "C'est un combat de la liberté et la dignité" qui a pour but "de renforcer le travail collectif et l'unité nationale, à l'intérieur comme à l'extérieur des prisons et de redonner au mouvement prisonnier sa dignité, sa combativité et sa résistance". L'annoncé été faite au cours de deux visites effectuées par les deux responsables. L'une au chevet d'un enfant mineur Jihad Hammad de Silwad, qui a été libéré récemment et admis en urgence à l'hôpital de Ramallah après avoir a été grièvement blessé à la tête par des soldats israéliens lors de son arrestation. L'autre au prisonnier Mohammad Rimawi de Beit Rima, qui a passé cinq ans dans les prisons de l'occupation. Selon le ministre Issa Qaraqe la date du 17 avril, qui coïncide avec le lancement des actions de la journée du prisonnier palestinien, sera marquée par une grève de la faim ouverte avec tous les prisonniers du mouvement Fatah et qui forment 65% des détenus sur un total de 7.000 prisonniers palestiniens. Donner une reconnaissance au "rôle national" du prisonnier palestinien Ce mouvement de grève constitue "une réponse aux violations incessantes des droits fondamentaux des prisonniers qui sont mal traités". M.M. Issa Qaraqe et Qaddoura Fares indiquent que cette prochaine étape constituera "un nouveau départ et un changement stratégique dans la vie et l'histoire du mouvement des prisonniers. Cela leur donnera une reconnaissance de leur rôle national et une légitimité face aux attaques et lois israéliennes arbitraires contre les droits des prisonniers". Ce mouvement intervient alors que les négociations entamées avec l'administration pénitentiaire sur le respect des droits et de la dignité des détenus, conformément au droit international et aux conventions de Genève, sont dans une impasse. Un appel a été lancé à tous les prisonniers dans les geôles israéliennes à se joindre à cette action stratégique importante et à la cohésion dans une véritable unité nationale pour faire face aux procédures et pratiques de l'administration des prisons de l'occupation et du gouvernement israélien, selon ces responsables. Cette grande action collective sera dirigée par l'un des symboles du peuple palestinien, Marwan Barghouthi, condamné à cinq peines à perpétuité plus 40 ans, et qui est détenu depuis 15 ans dans les prisons israéliennes. Nous sommes en contact avec toutes les forces et les institutions afin d'assurer un soutien populaire et médiatique à ce combat de la liberté et la dignité, avec l'appui politique et juridique aux niveaux local et international, explique la même source. Pour ce qui est des revendications, elles s'articulent, selon un communiqué de l'Association du club des prisonniers, autour notamment du dossier médical. Les prisonniers réclament la fermeture "du soi-disant hôpital de la prison de Ramleh, structure inadaptée et incapable de donner le minimum de soins nécessaires", l'instauration des examens médicaux périodiques aux prisonniers à qui doivent assurées des interventions chirurgicales rapides et exceptionnelles. Toujours concernant ce même volet, ils exigent l'entrée des médecins de différentes spécialités pour inspecter les prisonniers, la libération des prisonniers malades, en particulier les personnes handicapées et celles atteintes de maladies incurables. S'agissant des revendications humanitaires, les prisonniers réclament, outre la réorganisation des points de passage, un traitement humain lors des transfèrements, le rappariement rapide des prisonniers de retour des cliniques ou des tribunaux, et de ne pas les retenir au niveau des points de passage. En outre, les prisonniers revendiquent le respect du droit à des visites familiales, comme ils réclament la fin de la politique de l'isolement et de la détention administrative.