La 5ème session du conseil de l'Accord-cadre algéro-américain sur le commerce et l'investissement (TIFA), ouverte lundi à Alger, s'est clôturée en fin d'après-midi sur une déclaration commune réitérant l'engagement des deux parties à déployer tous les moyens pour accroitre le commerce et l'investissement bilatéraux dans l'intérêt des deux pays. Les deux parties ont souligné, dans un communiqué commun distribué à la presse à l'issue de la session, qu'il "existait encore de grandes possibilités pour accroitre le commerce et l'investissement bilatéraux dans l'intérêt mutuel des deux pays" en relevant que les échanges bilatéraux entre l'Algérie et les Etats-Unis ont tout de même totalisé plus de 5 milliards de dollars en 2016, en hausse de plus de 50% par rapport à l'année 2000. Après avoir discuté des voies et moyens pour améliorer le commerce et l'investissement et promouvoir le partenariat entre les entreprises des deux pays, à travers l'assistance technique dans le cadre des programmes d'échanges des différents départements américains, les deux délégations ont convenu de l'amélioration de l'accès au marché y compris pour les produits industriels, agricoles et numériques en "oeuvrant à lever tous les obstacles", selon le Communiqué commun. Le Conseil du TIFA a été co-présidé par les secrétaires généraux des ministères, respectivement, du Commerce, Mohamed Helaili, et de l'Industrie et des mines, Mme Rabea Kherfi, et par l'Adjoint du Représentant américain pour le commerce, chargé de l'Europe et du Moyen Orient Daniel Mullaney. Ont également pris part à la réunion des représentants départements d'Etat, du Commerce et de l'Agriculture américains ainsi que des ministères algériens des Affaires Etrangères, du Commerce, de l'Industrie et des Mines, des Finances, de l'Energie, de l'Agriculture, et la Santé, des Transports en plus de ceux de l'ONDA, l'INAPI et l'ANDI. Lors d'une réunion d'informations tenue dimanche, le délégué adjoint du représentant américain pour le Commerce extérieur a informé plus de 70 agriculteurs et chefs d'entreprises algériens sur le Système général des préférences (SGP) des Etats-Unis en leur expliquant les critères d'éligibilité à ce programme qui "inclut l'octroi aux Etats-Unis d'un accès équitable au marché et le moyen pour les exportateurs algériens d'utiliser plus efficacement ce programme". La délégation algérienne a pour sa part informé la délégation américaine des efforts déployés par l'Algérie pour améliorer son climat des affaires à travers la prise de plusieurs mesures comme l'adoption du nouveau code des investissements et du nouveau modèle de croissance économique, la régulation du commerce extérieur et la protection de la propriété intellectuelle. La volonté de l'Algérie de diversifier son économie à travers notamment la promotion du commerce et de l'investissement avec les Etats-Unis a été également soulignée, ajouté le communiqué commun. La 5ème session de la TIFA a été axée sur les récents développements dans les politiques économiques en Algérie et aux Etats-Unis et sur l'appui au commerce et à l'investissement à travers le renforcement des capacités. L'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'accès aux marchés ainsi que le renforcement du cadre juridique bilatéral ont également figuré parmi les thèmes principaux de cette session. En 2016, le volume global des échanges commerciaux entre l'Algérie et les Etats-Unis a atteint 5,6 milliards de dollars composés de 2,3 milliards de dollars d'importations algériennes et de 3,3 milliards de dollars d'exportations algériennes, contre 4,7 milliards de dollars en 2015 (2,7 milliards d'importations et 1,9 milliard d'exportations. M. Mullaney avait mis l'accent, lors des travaux de cette session, sur l'importance d'élargir la collaboration et de renforcer les échanges avec l'Algérie qui est, a-t-il ajouté, "un pays en phase de transition économique" ayant réalisé des "progrès" sur les plans économique et règlementaire. Il a, toutefois, appelé la partie algérienne à tirer davantage profit du SGP lequel est un dispositif mis en place par les Etats-Unis en 1970 permettant aux pays en développement de bénéficier des exonérations des droits de douanes et taxes à l'exportation vers le marché américain. "Nous constatons que l'Algérie n'a placé que deux produits sous le système SGP, et nous souhaitons voir l'Algérie profiter davantage de ce régime tarifaire avantageux", a-t-il soutenu. Ce régime préférentiel, dont a bénéficié l'Algérie pour la première fois en 2004, concerne les produits manufacturés, les produits semi-finis et certains produits agricoles, de la pêche et de l'artisanat. Pour rappel, lors de la 4ème session de la Tifa, tenue à Washington en mars 2016, les deux parties avaient examiné plusieurs questions liées à la promotion du commerce bilatéral et de l'investissement, ce qui avait permis d'aboutir à des propositions de partenariat dans le secteur de l'agriculture avec l'activation de l'accord phytosanitaire, celui des transports avec la poursuite des négociations entre les autorités de l'aviation civile des deux pays ainsi que le secteur des finances avec des discutions engagées pour la conclusion d'un accord bilatéral de non double imposition. La 4ème session avait aussi permis d'aboutir à des projets concrets d'assistance technique concernant la propriété intellectuelle et l'accès au marché américain avec l'organisation de plusieurs ateliers spécialisés. Dans le domaine des franchises, un programme de développement du droit commercial (CLDP) a été mis à place par le département américain du Commerce en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et de l'industrie (Caci), autour des aspects financiers et juridiques de lafranchise en Algérie.