Des réflexions autour de l'élaboration d'une charte d'éthique et de règlement intérieur de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont été engagées mercredi lors d'une journée d'étude sur la violence organisée à l'auditorium du campus Hasnaoua. Ces réflexions marqueront le début d'un long chantier qui prendra tout le temps nécessaire pour aboutir à un consensus entre l'ensemble des acteurs universitaires, notamment les syndicats, le collectif d'étudiants, les enseignants et les fonctionnaires pour sortir avec un règlement intérieur qui déterminera les devoirs et les droits des uns et des autres, a déclaré le recteur de l'université, Ahmed Tessa. "C'est aussi une manière de lutter contre l'anarchie et la violence sous toutes ses formes à l'intérieur des institutions universitaires et dans la société en général", a-t-il estimé, affirmant qu'un comité d'éthique composé d'anciens responsables, professeurs et doyens, a été installé au courant de la semaine écoulé dans le cadre de cette dynamique. Tout en reconnaissant l'ampleur du phénomène de la violence à l'intérieur de l'université, le recteur a mis l'accent sur la nécessité de mobiliser l'ensemble des acteurs pour assainir la situation et relever le défi de réinstaurer le calme et la quiétude à l'intérieur des campus universitaires. La violence, a-t-il relevé, "ne se résume pas aux agressions physiques commises à l'encontre de l'étudiant ou de personnel de l'université, mais renferme également un volet administratif exercé par les fonctionnaires qui imposent leur dictat et font de la bureaucratie une pratique courante." "Il est inconcevable qu'un étudiant attende son diplôme pendant six mois ou qu'un travailleur fasse le va-et-vient pour une attestation de travail ou une fiche de paie", a-t-il observé. A ce propos, M. Tessa a dévoilé que l'université de Tizi Ouzou accuse un "immense retard" dans la modernisation de l'administration par rapport à d'autres universités du pays, d'où le lancement d'un projet d'informatisation de l'université en vue de mettre fin aux pratiques bureaucratiques. Ce projet a été entamé au niveau du service du personnel et sera élargi par la suite à celui du service paie puis à tous les départements et les facultés, a-t-il expliqué. D'autres intervenants lors de cette journée d'étude, à l'image du professeur Idir Abderrahmane, vice-recteur chargé de la post-graduation, ont considéré que la violence est un phénomène qui prend de l'ampleur à l'université et dans la société en général, et dont la prise en charge nécessite la multiplication des efforts et l'implication de tous les acteurs. Les origines de la violence, sa relation avec les droits de l'homme, ses formes et ses causes ont également fait l'objet de débats entre les universitaires et les étudiants qui ont pris part à la manifestation.