Le secrétariat général du syndicat des enseignants universitaires (SNEU), affilié à l'organisation générale des travailleurs algériens (UGTA), en coordination avec le recteur de l'Université, les représentants des comités scientifiques, les responsables des associations, unions, syndicats et autres fédérations estudiantines, a organisé, il y a quelques jours, une conférence qui a été suivie d'un débat sur le thème : «La violence en milieu universitaires, et les moyens appropriés pour la prévenir». En présence des principaux acteurs de l'Université Akli Mohand Oulhadj' de Bouira : enseignants, étudiants et Administration, les initiateurs de cette importante rencontre ont essayé, un tant soit peu, de diagnostiquer ou, du moins, cerner le phénomène de la violence, afin de pouvoir trouver les procédés adéquats pouvant la circonscrire, du milieu universitaire, en particulier, et de l'ensemble de la société, en général. S'agissant du milieu universitaire, il est question de prévenir tout acte ayant comme pour but de nuire à la paix et à la stabilité du milieu universitaire, qui est le creuset du savoir, et dont les fonctions principales sont, purement, cognitives et scientifiques. Le premier à avoir pris la parole est Mazouz Ali, Pr de Droit à l'Université de Bouira, et a tenu à avertir, avec insistance, des dangers de la pratique de la violence qui tend à devenir un phénomène récurrent. Dans ce cas, il a prôné la nécessité d'organiser des conférences concernant le sujet de la violence. Par la suite, il se demandera quels sont les moyens pour y faire face, sachant que même la sphère intellectuelle est touchée par ce fléau qui a débordé, en milieu estudiantin. Il terminera sa contribution, en essayant de faire part de sa vision, sur la manière de traiter la violence, qu'il déterminera par 3 propositions essentielles, selon lui, et qui sont : la communication, le dialogue et l'application rigoureuse des lois. Il sera relayé par le Pr Kamel Badari, recteur de l'Université de Bouira, qui, à son tour, a conseillé le dialogue permanent entre les 3 composantes du milieu universitaires, à savoir : les enseignants, les étudiants et le personnel administratif, pour venir à bout de la violence. Un autre conférencier, qui est M. Harzallah, enseignant venu de l'Université de Boumerdès, s'interrogera, d'entrée, sur la violence, si celle-ci n'est pas réellement l'émanation et le reflet de notre société. Pour lui la réponse idoine n'est pas facile à cerner, parce que, pour l'universitaire qu'il est, «on ne règle pas le problème de la violence, en milieu université ou ailleurs, par des notes administratives, surtout quand la violence concerne la jeune génération, il faut que nous soyons doublement attentifs et précautionneux. Il faudra associer les psychologues, sociologues, hommes de droit, de lois etc. Enfin, l'ensemble de la société.» Il terminera par un avertissement que si rien n'est fait pour endiguer la violence, sa continuité peut engendrer la mise en branle d'autres fléaux, aux conséquences plus graves. Le Pr. M. Mezghiche, également de l'Université de Boumerdès, prendra la parole pour donner son point de vue sur la matière de la violence en milieu universitaire, tout en avouant qu'il n'était pas préparé, et qu'il ne possède pas des solutions sur la manière de traiter, efficacement, cette question, il tentera, cependant, d'aborder le sujet, en proposant d'élargir le débat qui doit être libre aussi, selon son opinion. «L'université, au lieu de rayonner sur son environnement, vit, par contre, des conflits récurrents entre étudiants et Administration, entre étudiants et d'autre étudiants», a affirmé le Pr Mezghiche. D'autres prises de paroles ont été suivies par différents intervenants du milieu universitaire, qui se sont exprimés sur l'objet de la conférence : la violence en milieu universitaire. Ces derniers ont déployé des statistiques qui ont démontré la hausse de la violence, en milieu universitaire, à travers le pays, à raison de 60,44% dont notamment, le harcèlement sexuel pratiqué sur les étudiantes, les enseignants tabassés par des étudiants, et d'autres événements douloureux qui se sont produits dans le passé, dans les universités de Djelfa, Mostaganem et Annaba. D'autres ont fait la comparaison entre les comportements empreints de sagesse qui existent dans les milieux universitaires des pays voisins, comme le Maroc et la Tunisie, qui ont été cités comme exemple, contrairement à nous qui sommes portés sur la violence à la moindre anicroche, malentendu, ou refus. Les médias, du moins certains, ont été, pareillement, désignés comme «des agitateurs et pourvoyeurs de violence.» En définitive, les causes du phénomène de la violence, en milieu universitaire, ont été, plus ou moins diagnostiquées, et même les facteurs aidant à leur propagation. Des solutions préventives et curatives ont été consignées, dans une feuille de route, en vue de leur mise en pratique, selon les recommandations qui ont couronné cette conférence. L'évaluation périodique de cette feuille de route est retenue, afin d'optimiser sa pratique.