Une rencontre sur la «violence dans l'espace universitaire» a eu lieu hier à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Les organisateurs (rectorat et syndicat du CNES) ont tenu cette journée en réaction à la série de meurtres et de violences qui ont eu lieu ces dernières semaines dans les différents campus de cette université qui compte 60 000 étudiants. Les actes de violence multiformes «n'ont jamais atteint un tel degré», ont reconnu les animateurs de ce rendez-vous qui a regroupé les étudiants et les personnels administratif et pédagogique. Dans la matinée, des conférences sur les «violences : des mécanismes déclencheurs aux mécanismes de prémunition» ont été présentées par des universitaires et Dr Boudarène, médecin-psychiatre. Intervenant à l'ouverture des travaux, Ahmed Tessa, recteur de l'université, a évoqué la responsabilité de l'administration universitaire dans la création de tensions. «Notre université occupe les premiers rangs dans l'obtention de bourses à l'étranger, nous avons de très bons étudiants, nos enseignants et chercheurs sont performants, mais nous sommes parmi les derniers concernant la modernisation de l'administration. Non seulement, nous n'arrivons pas à mobiliser nos moyens matériels, financiers et humains, mais nous constatons trop d'anomalies et faisons face à des résistances qui empêchent l'informatisation des services. Notre administration est aussi un acteur de la violence.» La communauté universitaire, victime d'actes violents et d'agressions morales et physiques, recherche les mécanismes pour les endiguer de manière «pa-cifique, unanime et déterminée», s'est-on engagé. Hier après-midi, la rencontre s'est prolongée pour débattre de «l'importance de l'élaboration d'une charte d'éthique et de déontologie dans le cadre d'un processus participatif». La communauté universitaire représentée par des étudiants, des enseignants, des fonctionnaires et les responsables de l'administration ont convenu de rédiger et d'adopter une charte d'éthique et de déontologie et d'un règlement intérieur. Des structures de réflexion seront installées pour «établir un diagnostic précis pour dégager des solutions efficientes et durables», a estimé Ould Ouali Hassani, coordinateur local du CNES.