Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé mercredi le gouvernement à poursuivre la mise en place du Nouveau Modèle de Croissance Economique notamment dans ses volets relatifs à l'amélioration du climat des affaires et à la modernisation du système financier. A l'issue de l'adoption du Plan d'action du gouvernement par le Conseil des ministres qu'il a présidé, le Chef de l'Etat a chargé le gouvernement "de poursuivre la mise en place du Nouveau Modèle de Croissance Economique adopté en 2016 par le Conseil des ministre, y compris son volet de réformes pour l'amélioration de l'environnement de l'investissement et la modernisation du système fiscal, des banques publiques et du marché financier", indique le communiqué du Conseil des ministres. Le Nouveau Modèle de Croissance Economique, qui s'étalera jusqu'à 2030, sera exécuté en trois phases avec pour objectif d'atteindre une croissance soutenue du PIB hors hydrocarbures de 6,5% par an entre 2020 et 2030. La première phase (2016-2019) sera consacrée au décollage de cette nouvelle politique de croissance, tandis que la deuxième phase (2020-2025), dite de transition, permettra la réalisation du potentiel de rattrapage de l'économie, qui sera suivie de la phase de stabilisation ou de convergence (2026-2030), à la fin de laquelle l'économie nationale épuisera son potentiel de rattrapage et les différentes variables de l'économie convergeront vers leur valeur d'équilibre. Ainsi, ce nouveau modèle se fonde sur une politique budgétaire "rénovée" avec l'amélioration de la fiscalité ordinaire et une mobilisation de ressources financières supplémentaires, pour faire face à "la crise des prix du pétrole qui s'installe dans la durée", tout en privilégiant l'investissement à forte valeur ajoutée. Cette politique budgétaire repose sur une "réduction sensible" du déficit du Trésor à l'horizon 2019 et sur une mobilisation de ressources additionnelles sur le marché financier local, à l'image de l'emprunt obligataire, lancé en avril 2016. Concernant les investissements, ce Nouveau Modèle de Croissance Economique vise à privilégier les investissements publics notamment ceux destinés aux infrastructures générant un effet d'entraînement sur les capacités productives du pays. Il s'agit également d'investir dans les secteurs à forte valeur ajoutée tels que les énergies renouvelables, l'agro-industrie, les services, l'économie numérique et celle du savoir, l'industrie en aval des hydrocarbures et les mines. Le nouveau modèle de croissance s'appuie, en outre, sur la reprise de la production des hydrocarbures, une stimulation de la création d'entreprises par la poursuite de l'amélioration du climat des affaires et l'ouverture des secteurs non stratégiques à l'investissement privé et public ainsi que la promotion des exportations hors hydrocarbures. Afin de soutenir cette dynamique de transformation de l'économie visée par le modèle de croissance, une nouvelle loi sur l'investissement a été promulguée afin de garantir un cadre réglementaire stable, transparent et cohérent aux investisseurs et promouvoir les investissements directs étrangers (IDE). La loi relative à la Petite et moyenne entreprise (PME) a subi, elle aussi, de larges modifications pour mieux appuyer et soutenir cette catégorie d'entreprises et développer une plateforme de sous-traitance. Outre ces deux grands dossiers législatifs, le dispositif de soutien aux entreprises a été également renforcé par d'autres textes de lois comme ceux de la normalisation et de la métrologie dans l'objectif d'améliorer la compétitivité des entreprises algériennes. Les lois de finances approuvées ces dernières années viennent aussi soutenir cette démarche à l'instar de la loi de finances de 2017 qui a introduit de nouveaux allégements et incitations fiscaux au profit de l'entreprise et de l'investissement en général. Cette loi prévoit, en effet, d'aider financièrement les entreprises en difficulté à travers le rééchelonnement de leur dette fiscale sur une période n'excédant pas 36 mois. La même loi proroge, par ailleurs, le Programme de conformité fiscale volontaire (MCFV) jusqu'au 31 décembre 2017, au lieu du 31 décembre 2016 initialement. Lancé au titre de la loi de finances complémentaire 2015, le MCFV vise à encourager les personnes physiques activant dans le secteur informel à transférer leur argent vers les banques contre une taxe forfaitaire de 7%.