Les eurodéputés français d'Europe écologie les verts (EELV) affiliés au groupe Verts/ALE au Parlement européen ont exhorté vendredi le roi du Maroc, Mohamed VI à "prendre en compte" les aspirations de son peuple et à "ne pas réprimer" les manifestations populaires exprimant un "profond malaise social". "Face aux risques que font peser de telles tensions, les eurodéputés écologistes demandent au Roi Mohammed VI de prendre en compte les attentes de son peuple, et de ne pas réprimer les tentatives d'expression politique d'un profond malaise social", ont-ils déclaré, regrettant que des promesses que fait le pouvoir marocain, "seule la répression est devenue réalité". Ils en veulent pour preuve, l'arrestation le 29 mai dernier du leader de la contestation, Nasser Zefzafi pour des motifs "fallacieux". "Jugé pour atteinte à la sûreté de l'Etat, il risque la peine de mort", ont-ils déploré, soulignant que, depuis, des dizaines d'autres activistes ont été arrêtés et "soumis à des brutalités policières". Ils ont appelé, à ce titre, les autorités marocaines à abandonner les charges contre le leader de la contestation populaire qui secoue, depuis sept mois, Al-Hoceïma, ville de la région du Rif dans le nord du Maroc. Les eurodéputés français ont réclamé, en outre, la libération des prisonniers politiques, la mise en oeuvre d'un véritable dialogue avec les mouvements sociaux et le respect des libertés de la presse et de rassemblement. "Le Royaume du Maroc doit prendre en compte les aspirations de son peuple et nous soutiendrons toute initiative visant à l'apaisement", ont-ils affirmé dans leur déclaration, exhortant le président français, Emmanuel Macron et les autorités européennes à "transmettre le même message à leurs interlocuteurs marocains". Le Groupe des Verts/ALE au Parlement européen a, d'ailleurs, demandé à ce que la situation dans le Rif soit l'objet d'une résolution d'"urgence" du Parlement en ce mois de Juin, afin de "mettre la lumière sur les développements que les principaux groupes politiques feignent d'ignorer" et "faire pression pour une résolution pacifique des tensions". Les eurodéputés français ont dénoncé, par ailleurs, l'interdiction par les autorités marocaines du tournage à Rabat d'une émission de la chaîne française France 24, accusée par le ministère marocain de la Communication de traitement médiatique "déséquilibré, non professionnel et manquant de neutralité". Ils ont dénoncé, en outre, les pressions politiques et économiques exercées sur les médias marocains indépendants pour "les dissuader de traiter de sujets hautement sensibles". "La presse étrangère n'est pas non plus en reste. Arguant de l'absence d'autorisation de tournage, les expulsions manu militari de journalistes n'ont cessé d'augmenter en 2016", ont-ils déploré, soulignant que cette attitude qui témoigne de "la nervosité du régime" a valu au Maroc "la triste 133ème place au classement RSF pour la liberté de la presse".