Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé, jeudi lors du débat autour du plan d'action du gouvernement, à l'intensification des efforts pour promouvoir l'agriculture et en faire une alternative économique effective pour limiter la dépendance à la rente pétrolière. Le député du Mouvement populaire algérien (MPA), Mohamed Azeiz a estimé que "le recul des prix du pétrole exige de nous de réfléchir sérieusement à des substituts économiques, notamment à l'agriculture" via l'élargissement des superficies irriguées et l'augmentation du quota du logement rural pour stabiliser les populations dans les régions rurales. Pour Nacera Sadek du parti du Front de libération nationale (FLN), l'Algérie est confrontée à "un grand défi" qui implique la mise en place d'une stratégie de changements structurels et profonds en vue de limiter la dépendance aux hydrocarbures en se basant sur l'agriculture. Elle a mis l'accent, à ce propos, sur l'importance de l'extension des périmètres agricoles, la modernisation du secteur et l'encouragement des PME dans le domaine de l'élevage et la création d'unités de transformation. De son côté, le député du Mouvement de la Société pour la paix (MSP), Miloud Hamdi a estimé nécessaire de prendre les mesures nécessaires en vue de faire face aux phénomènes préjudiciables à l'agriculture à l'instar du labourage anarchique, proposant le forage des puits, la subvention du fourrage, l'ouverture de routes dans les régions rurales et le développement de l'électricité en zone rurale. Pour sa part, le député Mohamed Baaziz de l'Alliance nationale républicaine (ANR) a plaidé pour la révision des mécanismes d'octroi des contrats de concession agricole, tandis que Mohamed Oufkir de Tadjamou Amel El Djazair (TAJ) a mis l'accent sur l'importance de traiter le problème des chambres froides pour conserver les récoltes et contrer les spéculateurs et les intermédiaires. Le député Mustapha Bouali (TAJ) a estimé, pour sa part, que le plus grand problème qui entrave le développement de l'agriculture dans notre pays est le manque d'eau, plaidant pour la construction de barrages, l'encouragement de la recherche dans le domaine agricole et la rationalisation de la gestion du foncier agricole. La député Aicha Touta du même groupe parlementaire, a mis l'accent sur l'impératif de pallier les lacunes et déficit enregistres dans le domaine agricole, notamment dans les wilayas de l'intérieure, en s'appuyant sur la formation, l'élargissement des périmètre irriguées, la mise en valeur des terres ainsi que le développement des abattoirs et des superficies en pacage. S'agissant du système fiscal, plusieurs députés de l'APN à l'instar de Omar Ameur (FLN) ont souligné la nécessité de sa révision à travers le perfectionnement des mécanismes sans recourir à de nouveaux impôts. Au volet de l'habitat, la député Meriem Messaoudani (MSP), a plaidé pour des mécanismes adéquats permettant le développement d'un marché foncier locatif et la diversification des modes de financement du logement ainsi que l'intégration des exigences de l'efficacité environnementale dans l'ancien et nouveau parc résidentiel. Lors des débats en présence du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune et plusieurs membres du Gouvernement, les députés ont abordé en outre l'élargissement des prérogatives des collectivités locales en matière de gestion économique ainsi que la relance de certains projets de développement gelés, le soutien des énergies renouvelables, la réforme du Conseil national de l'Investissement (CNI), la révision des mécanismes de soutien et de l'activité de montage de véhicules. Le débat autour du Plan d'action du Gouvernement se poursuivra vendredi en deux séances, dont la première consacrée aux interventions des chefs de groupes parlementaires et la deuxième réservée aux réponses du Premier ministre aux préoccupations soulevées par les députés et au vote du Plan.