Les nouveaux membres du Haut Conseil Islamique (HCI), nommés par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, suivant une composante "qui reflète la réalité et la diversité de la société algérienne" ont été installés, lundi à Alger, a affirmé le président du HCI, Bouabdellah Ghlamallah. Formée de deux enseignantes, de représentants de la doctrine ibadite et d'une élite de chercheurs universitaires, cette nouvelle composante du HCI reflète la richesse culturelle de l'Algérie, a indiqué M. Ghlamallah ajoutant que "la doctrine ibadite, à titre d'exemple, fait partie du patrimoine algérien authentique et constitue l'une des principales références de notre culture et de notre jurisprudence religieuse, enrichie en préceptes tirés du Fiqh Hanafi en particulier en ce qui à trait aux wakfs". Le HCI a, de tout temps, prôné "le discours de modération et banni l'extrémisme et le terrorisme", a-t-il rappelé, précisant que la nouvelle composante continuerait sur la même lancée, en veillant à "soutenir l'effort de jurisprudence et d'innovation, en s'inspirant du réfèrent religieux national et en valorisant l'humanitaire (...) tout en restant fidèle à la doctrine malékite, qui renferme des valeurs ancrées dans l'espace amazigho-maghrébin". Par ailleurs, le président du HCI a passé en revue les grandes lignes des différentes missions confiées à cette institution chargée de suivre les activités des mosquées qui, a-t-il dit, doivent "adopter un discours novateur et affranchi du sectarisme qui le menace et du syndicalisme qui l'éloigne de son rôle de leader". Le responsable a annoncé qu'il œuvrerait avec les parties concernées, à "authentifier les fatwas en vue de les préserver de l'anarchie, de l'influence négative des médias pseudo-religieux dirigés par certaines parties et de l'extrémisme, éviter de verser dans des pratiques religieuses fourvoyées et se tenir à l'écart de l'endoctrinement sectaire secret", sans oublier "l'importance d'éviter l'exploitation de l'islam pour l'enrôlement au profit des groupes terroristes". La nouvelle composante du HCI, nommée par décret présidentiel compte: M. Kamel Bouzidi, M. Mohamed Boudjellal, Mme. Wassila Khalfi, M. Abdelmalek Bartal, M. Abdelkader Bouarfa, M. Said Bouizri, Mme. Samia Guettouche, ainsi que M. Maamoun Gacemi Hasni, M. Benameur Hamdadou, M. Mustapha Bensalah Badjo, M. Abdelkrim Debaghi, M. Ahmed Benmalek, M. Youcef Mehdi et M. Mabrouk Zid El Kheir. Par ailleurs, M. Ghlamallah a répondu à la polémique suscitée récemment par la décision du ministère de l'éducation nationale de supprimer la formule religieuse "Bismillah Arrahman Arrahim" de certains manuels scolaires. "A mon avis, cette formule religieuse fait office d'en-tête, à l'instar de la phrase +République Algérienne Démocratique et Populaire+", a-t-il expliqué. Sa mention sur un livre de physique ou de mathématiques ne signifie aucunement qu'il s'agit de manuels religieux, mais sa suppression n'a aussi aucune incidence sur le cout d'impression du livre, a-t-il poursuivi. "Nous proposerons à la ministre de l'inclure à nouveau dans les prochaines éditions du manuel scolaire, pour mentionner que l'Etat algérien est musulman", a-t-il cependant estimé. Le président du HCI a précisé que son institution n'avait pas été consulté pour l'élaboration des manuels scolaires, en raison de sa composition incomplète. Le HCI "devra dorénavant transmettre au ministère les observations positives ou négatives qu'il relèvera", tout en contribuant à "la réforme du système éducatif (...) en particulier en matière d'innovation et d'amélioration du niveau d'enseignement d'éducation islamique et des sciences humaines", a-t-il conclu.