Des experts et des chercheurs d'une vingtaine de pays et 11 universités algériennes participent, depuis hier à Alger, aux travaux du colloque international sur la « réforme et la jurisprudence chez les oulémas musulmans : passé et présent ». Cette rencontre scientifique est organisée par le Haut conseil islamique s'est tenu en présence du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah. Le président du HCI a évoqué « l'extrême importance de ce thème pour la nation ». Ce colloque de trois jours tentera de sortir avec des propositions et orientations applicables sur le terrain et de répondre de manière savante sur certaines allégations et idées erronées de certains orientalistes sur la stagnation, le fanatisme et la responsabilité en Islam. Le Cheikh de la zaouïa d'Adrar, Salem Ben Brahim, après avoir défini l'ijtihad (jurisprudence), a expliqué que la capacité de jurisprudence ne peut exister chez tout le monde. Le cheikh de la zaouïa d'El Hamel à Boussaada, Mâmoune El Kacimi, a affirmé que l'Islam est la religion de toutes les époques et de tous les lieux. Le directeur de l'Institut supérieur tunisien des sciences religieuses, Mohamed Larbi Bouazizi, a présenté une conférence sur le réformateur Muhammed Iqbal reconnu en Occident. Il est aussi considéré comme le père spirituel du Pakistan. « Cet homme symbole était aussi poète et philosophe », a-t-il rappelé. L'orientaliste portugais Antonio Dias Faribha a, quant à lui, évoqué le sujet de l'Islam dans le monde lusophone. Il a indiqué que la présence arabo-musulmane dans la région ouest de la Péninsule ibérique du début du 8e au milieu du 13e siècle (711-1250) a eu une profonde influence dans la culture et dans la civilisation portugaises. La preuve, selon lui, les traces des lieux soufis existent toujours dans son pays. Aussi, les chrétiens ont un lieu de culte qu'ils appellent « Notre Dame Fatima » en référence à la fille du Prophète (QSSSL) qui a « gardé sa pureté », a-t-il dit. M. Dias Faribha a affirmé que les Portugais cohabitaient très bien avec les musulmans, y compris dans les pays que le Portugal a annexés « pour des raison commerciales ». Il a finalement évoqué l'existence depuis quelques décennies de plusieurs mosquées au Portugal, d'un collège musulman à Paméla qui abrite des élèves musulmans et chrétiens ainsi qu'un très important centre culturel à Lisbonne.