A 17 jours de la date fixée par le gouvernement catalan pour la tenue d'un référendum d'autodétermination décidé unilatéralement pour le 1er octobre prochain et totalement rejeté par le gouvernement central espagnol qu'il juge illégal, le bras de fer continue, la tension monte d'un cran et les mesures se multiplient afin d'empêcher ce référendum. Le chef du gouvernement espagnol Marianno Rajoy a été plus qu'explicite puisqu'il a rejeté mercredi dans une déclaration à la presse, tout dialogue au sujet du référendum d'indépendance proposé par le président Catalan Carles Puigdemont. "Nous parlons depuis longtemps mais nous ne pouvons pas négocier d'un acte qui touche à la souveraineté nationale", a déclaré Rajoy qui a réaffirmé qu'il "n'y aura pas de référendum début octobre en Catalogne et que le gouvernement va s'acquitter de toutes ses obligations". Madrid a en effet ouvert un front judiciaire pour freiner toutes les tentatives des séparatistes catalans. Dans ce sens, le procureur général de l'état a ordonné aux procureurs de la Catalogne à citer à comparaitre, les maires de la région prêts à organiser le référendum. 712 maires sont disposés à céder des locaux municipaux pour la tenue du référendum d'indépendance interdit par la cour constitutionnelle. Les maires qui refuseront de comparaitre seront "arrêtés et présentés devant le parquet", précise l'ordre du procureur bien que certains maires indépendantistes sont décidés à braver la justice comme ceux appartenant à la formation anticapitaliste et séparatiste d'extrême gauche (CUP). Dans un autre document, le parquet a également ordonné à tous les corps de la police de la région d'empêcher le référendum. Entres autres mesures assignés aux fonctionnaires de police figurent, "la saisie des urnes, enveloppes électorales, et autres formulaires électoraux et tout matériel de diffusion, promotion ou exécution du référendum". Cette situation complique davantage la mission des Mossos d'Esquadra (police catalane) qui devraient agir contre le gouvernement régional catalan dont ils dépendent directement. Le ministre espagnol de la justice a souligné dans ce sens que les Mossos sont là pour servir tous les citoyens et pas seulement quelques uns tandis que Carles Puigdemont a demandé qu'on laisse les Mossos tranquilles. Par ailleurs le porte parole du gouvernement catalan, Jordi Turull a pour sa part souligné que la priorité pour les policiers régionaux était de "lutter contre le terrorisme" à moins d'un mois de l'attentat de Barcelone. En dépit de toutes ces mesures, le président de la Généralitat, Carles Puigdemont a indiqué mardi dernier qu'il est disposé jusqu'à la dernière minute, de dialoguer avec Mariano Rajoy pour négocier des conditions du référendum. Fort du soutien des milliers de catalans qui ont manifesté, lundi dernier à Barcelone ,lors de la célébration de la "Diada" (journée nationale catalane) pour réclamer l'indépendance, Puigdemont les a appelés à se mobiliser davantage tout en espérant que cette mobilisation populaire renforcera "la légitimité du référendum".