Des députés de l'Assemblée populaire nationale, ont appelé lundi à la nécessaire amélioration du recouvrement fiscal et à l'absorption de la masse financière circulant sur le marché parallèle à même de lutter contre l'évasion fiscale et ne pas se contenter de recourir aux sources non conventionnelles pour le financement de l'économie nationale. Intervenant lors du débat du Plan du Gouvernement présenté dimanche par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les députés ont axé leurs interventions sur le recours de l'Etat au financement non conventionnel qualifié d'insuffisant pour réaliser un équilibre du budget public et couvrir le déficit financier. Dans ce sillage, le député Zouaoui Benzina (Alliance MSP-FC) a indiqué que l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit pour assurer un recours au financement non conventionnel n'était pas à même de couvrir le déficit financier et absorber la masse financière circulant sur le marché parallèle. Le député Fethi Kouchi du Parti des travailleurs (PT) estime que le recours par le Gouvernement au financement non conventionnel "n'est pas à même de permettre un règlement de la crise", appelant à ne pas comparer l'économie algérienne à celles d'autres pays qui disposent de systèmes bancaires et fiscaux puissants. Le Gouvernement doit, d'abord, recouvrer les impôts et fiscalité impayés et lutter contre les importations anarchiques et l'évasion fiscale, a-t-il ajouté. Le député du FLN, Mohamed Kadik a précisé, dans ce sens, que le recours au financement non conventionnel demeurait meilleur que le recours à l'endettement extérieur", soulignant que "ce financement ne doit pas se limiter à la banque centrale", le gouvernement étant appelé à réformer son système bancaire. Pour sa part, la députée Farida Ghamra (Alliance MSP-FC) a proposé la révision du système fiscal à travers "la rationalisation de l'impôt et de la fiscalité" pour éviter l'évasion fiscale. Le député Abderrahmane Driss (FLN), a souligné l'impératif d'élaborer une feuille de route comprenant des réformes "profondes", notamment au niveau de la fiscalité afin de trouver d'autres ressources de financement. De son côté, le député du Rassemblement national démocratique (RND), Yacine Djebar estime que parallèlement au recours au financement non conventionnel, il est impératif de revoir la politique d'aide, qualifiée de "déstructurée", proposant la création de banques islamiques pour attirer les fonds et les exploiter dans des projets d'investissement. De son côté, le député Tahar Benbrahim du Rassemblement nationale républicain, a appelé à la décentralisation de la gestion des projets économiques, incitant la diplomatie algérienne à jouer son rôle au volet économique en faisant connaitre les atouts de l'économie algérienne pour drainer davantage d'investisseurs. D'autres députés ont plaidé pour un équilibre régional en termes d'investissements générateurs de richesses. Les interventions programmées se poursuivront jusqu'à mardi, alors que les présidents des groupements parlementaires interviendront mercredi. La journée de jeudi sera consacrée aux réponses du Premier ministre et au vote du plan d'action du Gouvernement.