Les membres du Conseil de la Nation ont salué lundi à Alger, les mesures contenues dans le plan d'action du gouvernement, présenté lundi par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, particulièrement les réformes devant être appliquées dans le secteur des finances et les nouvelles mesures prises pour soutenir la croissance, demandant par ailleurs des éclaircissement sur le mécanisme de financement interne non conventionnel. Les sénateurs intervenant à l'issue de la présentation du Plan d'action du gouvernement, adopté jeudi par l'Assemblée populaire nationale (APN), ont unanimement mis en avant la pertinence et l'efficacité des mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise économique et financière actuelle. Ils ont appelé par ailleurs le gouvernement à fournir davantage d'éclaircissements quant à sa décision d'amender la loi sur la monnaie et le crédit pour permettre à la Banque centrale d'emprunter au Trésor public des sommes devant être injectées dans l'économie nationale en vue de financer les projets programmés et relancer la croissance dans les différents secteurs. Dans ce contexte, le membre du Conseil de la nation, Abbas Bouamama du Rassemblement national démocratique (RND) a déclaré "soutenir et saluer toutes les solutions apportées par le plan d'action du Gouvernement au profit de l'économie nationale", affirmant que ce plan était un plan "ordinaire" intervenant dans "une conjoncture exceptionnelle. Pour sa part, le sénateur Ahmed Bouziane (tiers présidentiel) a qualifié le plan d'action du Gouvernement d'"ambitieux", avant d'appeler le gouvernement à ne pas se limiter au financement non conventionnel en trouvant d'autre alternatives, mettant en exergue dans ce sens le secteur agricole qui devrait faire l'objet de davantage d'intérêt et d'investissements car constituant une sérieuse alternative économique. La sénatrice Louisa Chachoua du tiers présidentiel a affirmé, quant à elle, que le plan d'action du Gouvernement pourra en dépit la conjoncture dans laquelle il a vu le jour, réaliser "une véritable avancée économique" et relever le "défi de l'édification d'une économie forte", avant d'ajouter que le recours au financement non conventionnel était "une décision judicieuse" à même d'éviter au pays le recours à l'endettement extérieur et épargnera les citoyens de faire face à plus d'impôts pour financer le Trésor public. Belkacem Kara du Front de libération nationale (FLN) a indiqué que le gouvernement devra, en plus du financement non conventionnel, faire bon usage des 100 milliards de dollars de réserves de change, en les utilisant dans le financement et le développement de l'économie nationale. De son côté, Mustapha Djeghdali du même parti a évoqué les fonds en circulation sur le marché parallèle, appelant le Gouvernement à ne ménager aucun effort pour recouvrer cette importante masse financière, et proposant un changement des billets de banque en circulation. Moussa Tamdar Taza (FFS) a, pour sa part, critiqué le recours du Gouvernement au financement non conventionnel. "La planification fait défaut dans l'actuelle politique économique", a-t-il estimé s'interrogent si le financement non conventionnel était "le seul moyen et l'unique issue de sortie de la crise, ou plutôt une fuite en avant". Le sénateur Ali Belouat du RND a demandé plus de précisions sur le financement non conventionnel à la lumière des craintes émises par les économistes concernant les répercussions d'une telle mesure. "Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, en sa qualité d'expert en finances, aurait dû intervenir pour expliquer cette mesure en fournissant des données économiques rassurantes", a-t-il ajouté. Les différentes interventions des membres du Conseil de la nation ont été axées sur les problèmes et questions intéressant leurs wilayas respectives, dans les secteurs de l'Education, de la santé, de l'Habitat, de l'Agriculture et des Travaux publics. Le débat du Plan d'action du Gouvernement se poursuivra jusqu'à mardi, le Premier ministre devant répondre aux interrogations des sénateur mercredi après-midi avant le vote dudit Plan.