Débat - Les députés ont, dans leur majorité, appelé à ne pas se contenter de recourir aux sources non conventionnelles pour le financement de l'économie nationale. Nombreux sont les élus qui ont axé leurs interventions, hier lundi, sur le recours de l'Etat au financement non conventionnel qualifié d'insuffisant pour réaliser un équilibre du budget public et couvrir le déficit financier. Pour certains, l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit pour assurer un recours au financement non conventionnel n'est pas à même de couvrir le déficit financier et absorber la masse financière circulant dans le marché parallèle. En examinant le contenu du Plan d'action du gouvernement présenté dimanche dernier par le Premier ministre, une partie de l'Assemblée est revenue sur les conséquences du maintien des crédits à la consommation octroyés par les banques dans différents domaines. Ces crédits alourdissent les charges des dépenses sans que le Trésor ne puisse bénéficier de recettes, notamment en cette conjoncture économique. Les intervenants estiment nécessaire l'ouverture d'un dialogue national sur les questions décisives et la mise en place de stratégies financières à court et long termes qui prennent en compte les mutations de l'économie mondiale. Le FLN a dans ce cadre mis l'accent sur l'importance d'activer le rôle des établissements financiers algériens qui se sont transformés, selon le parti, en des établissements de financement des crédits à la consommation, soulignant que l'activation du rôle des banques doit prendre en considération le financement des projets productifs générateurs de richesses et d'emplois. Les banques doivent cesser le financement des crédits à la consommation, a estimé un député du parti qui a appelé à déployer davantage d'efforts pour inciter les citoyens à déposer leur argent dans les banques et à financer des investissements rentables. Dans le même sillage, le député Fouad Benmerabet du parti du FLN a plaidé pour la révision du système bancaire actuel de manière à l'adapter aux exigences de l'économie nationale et à la société algérienne. Chahrazad Azizi du Rassemblement national démocratique (RND) a proposé dans ce volet la création de crédits bancaires islamiques en vue d'encourager l'épargne, eu égard à la spécificité de la société qui refuse de traiter par le biais d'intérêts bancaires. La députée considère que l'activation des crédits islamiques est un facteur important pour encourager le citoyen à recourir à l'épargne, à payer les crédits des logements de différentes formules et à créer des projets productifs générateurs de richesses dans différents secteurs. Saliha Gachi, députée du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a, elle aussi, insisté sur l'impératif de suivre de nouveaux modèles économiques et financiers conformes à la nature de l'économie et de la société algériennes. Elle suggère la création d'une nouvelle monnaie qui préserve le legs algérien et à réfléchir au financement participatif. La création d'une nouvelle monnaie nationale permettra au pays de recouvrer «la valeur de sa monnaie» par rapport aux monnaies étrangères, selon certains intervenants qui sont en faveur du changement de la monnaie, soulignant que cette mesure figure parmi les solutions les plus efficaces pour faire face au problème d'inflation et à la dépréciation du dinar, soulignant que ces deux facteurs placent le pays dans un cercle d'endettement extérieur.