La Commission européenne "semble n'avoir aucune idée" de la valeur des produits provenant du Sahara occidental occupé dans les échanges commerciaux entre l'Union européenne (UE) et le Maroc, pour l'avoir évalué à la somme "dérisoire" de 7000 euros pour toute l'année 2016, a indiqué l'Observatoire des ressources du Sahara Occidental (WSRW). Dans un communiqué parvenu à l'APS, l'Observatoire a souligné que la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a avancé un chiffre "étrange" sur la valeur des produits provenant des territoires occupés du Sahara occidental dans les échanges entre le Maroc et l'UE pour l'année dernière, et ce dans une lettre envoyée au président de la commission du commerce international du Parlement européen, Bernd Lange, en septembre. "Alors que la commissaire Malmström a évalué les produits de la pêche du Sahara occidental, vendus illégalement par le Maroc aux pays de l'UE, à 122 millions d'euros pour 2016, elle a avancé le chiffre insignifiant de 7000 euro pour tout le reste des produits hors pêche", relève WSRW. Il a qualifié cette évaluation d'"insensée", et a affirmé qu'il était évident que la Commission européenne "n'a pas la moindre idée du volume du commerce illégal". WSRW note à cet égard, que l'évaluation de la commissaire européenne au commerce ne correspond pas aux propos tenus par la vice présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini. Dans sa lettre, la commissaire Malmstr?m admet qu'avant le jugement de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016, les importations en provenance du Sahara occidental étaient déclarées comme étant originaires du Maroc afin de bénéficier de tarifs préférentiels. "Sur cette base, elle a reconnu que les chiffres obtenus ne reflétaient pas le volume réel du commerce qui concerne les territoires occupés du Sahara occidenta", relève l'Observatoire. La Cour de justice de l'UE avait jugé le 21 décembre dernier que l'accord d'association UE-Maroc, et par conséquent l'accord en matière de produits agricoles et de pêche, n'était pas applicable au territoire du Sahara occidental.