Le procès des détenus politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik était "inique" et répondait "à des fins politiques", ont affirmé deux observatrices internationales dans leurs rapports, ajoutant que les aveux des accusés avaient été obtenus "sous l'effet de la torture". Le rapport de Mme Tone Sorfonn Moe, présente au procès, intitulé "Le procès 2017 des prisonniers politiques du Sahara Occidental" (279 pages), et celui de la militante pour les droits de l'homme, Isabel Lourenço, sous le thème "Cas Gdeim Izik" (277 pages) dont l'APS a reçu jeudi une copie de chacun, ont évoqué le déroulement du procès politique, la torture et l'absence de preuves suffisantes contre les accusés. Selon les deux rapports, le tribunal de l'occupant marocain avait prononcé en juillet dernier des peines allant jusqu'à la perpétuité contre des militants sahraouis "défendant l'indépendance du Sahara Occidental conformément au droit international". Les militants sahraouis ont été arrêtés en 2010 à l'issue de manifestations de protestation contre la tentative marocaine de démantèlement par la force du camps de Gdeim Izik au Sahara occidental. Aucun nom des nombreux témoins appelés par le procureur général, sept ans après les évènements de Gdeim Izik, ne figure sur les rapports de police, et les Sahraouis ayant dit avoir été victimes de torture n'ont bénéficié d'expertise médicale que plusieurs années après. "Il n'y a rien d'étonnant" à ce que les médecins marocains ne parviennent pas à certifier les actes de tortures, selon le rapport, indiquant que "le Maroc en tant que force d'occupation ne dispose pas de l'autorité juridique dans cette affaire", et les Sahraouis devaient comparaitre devant un tribunal sahraoui et être jugés selon les lois en vigueur au Sahara occidental. "Les détenus de Gdeim Izik doivent être considérés comme des détenus politiques", leur procès ayant été inique, a-t-elle conclu.