Des observateurs internationaux soutiennent que «selon de nombreux rapports internationaux, les aveux ont été obtenus sous la torture, les déclarations n'ont pas été signées volontairement. Les accusés étaient forcés à signer — complètement épuisés et effrayés à la suite de leurs tortures —, et même contraints à mettre leurs empreintes digitales sur des déclarations. Les détenus déclarent que toute la documentation est falsifiée, qu'elle fait partie d'une machination montée contre eux. Les observateurs internationaux présents au procès du groupe des 25 militants politiques sahraouis de Gdeim Izik, qui s'est tenu devant la cour d'appel de Salé, au Maroc, se sont dits, dans un communiqué rendu public hier, préoccupés par l'absence de marques d'un procès équitable. «Nous, observateurs, condamnons l'utilisation de preuves recueillies sous la torture et voulons faire savoir que le procès intenté contre le groupe de Gdeim Izik relève de la persécution politique plutôt que de la justice», affirment-ils dans ce communiqué signé par Michèle Decaster (Afapsa - France), Isabel Lourenço (Portugal), Tone Sørfonn Moe (Norvège), Cristina Benitez de Lugo (Espagne), Margherita D'Andrea (avocat - Italie), Ramon Boixadera Bosch (IU Parlement européen - Espagne), Jon S. Rodríguez Forrest (IU responsable Afrique du Nord/Moyen-Orient - Espagne), Fabio Marcelli (avocat international - Italie). Les mêmes observateurs s'inquiètent, par ailleurs, du fait que «le juge précédent s'est abstenu de statuer sur le type d'instance devant laquelle doit se dérouler le procès». «On ne sait donc pas si cette affaire est jugée en première instance ou en appel. Ce doute est inquiétant, car les accusés sont ainsi privés de leur droit universellement reconnu à un recours», affirment-ils. Après avoir été torturés et emprisonnés pendant plus de six ans, les militants sahraouis concernés par ce procès sont aujourd'hui accusés de violences en bande organisée contre des fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction. La même source rappelle que «selon de nombreux rapports internationaux, les aveux ont été obtenus sous la torture, les déclarations n'ont pas été signées volontairement. Les accusés étaient forcés à signer — complètement épuisés et effrayés à la suite de leurs tortures —, et même contraints à mettre leurs empreintes digitales sur des déclarations. Les détenus déclarent que toute la documentation est falsifiée, qu'elle fait partie d'une machination montée contre eux». Ils indiquent, dans le même contexte, que «les expertises médicales sur la torture n'ont pas été présentées à la cour, et malgré les nombreuses objections des avocats de la défense, la procédure a commencé». Ces mêmes avocats, poursuivent-ils, se sont vus interdire de présenter un mémorandum sur les examens médicaux à mener en suivant le protocole d'Istanbul. Gdeim Izik était un camp établi, en 2010, par la population sahraouie dans le territoire occupé pour exiger ses droits économiques et sociaux, droits qui lui sont refusés depuis 1975, lorsque le Maroc a envahi l'ancienne colonie espagnole. Les 25 militants sahraouis poursuivis ont été arrêtés après le violent démantèlement, à l'aube, par les forces publiques marocaines, du camp de protestation pacifique, composé de femmes, d'enfants, de personnes âgées et d'hommes. Ceux qui ont été victimes de violence sont maintenant accusés de violence.