Le directeur général des archives nationales a lancé, samedi à Alger un appel pour "fédérer les efforts" des institutions algériennes et internationales dans la préservation et la restauration du patrimoine cinématographique. S'exprimant à l'ouverture du colloque international "La mémoire des films: préserver le patrimoine cinématographique" qui se déroule à la Bibliothèque nationale, Abdelmadjid Chikhi a regretté de voir ces institutions "œuvrer en autarcie" et affirmé n'avoir "pratiquement jamais collaboré" avec des entités comme la Cinémathèque algérienne ou le Cnca (Centre national du cinéma et de l'audiovisuel). Estimant que les archives nationales devraient être le "réceptacle des travaux sur la mémoire", le DG des archives nationales a invité les intervenants dans ce domaine à s'unir pour "établir une stratégie commune" et "améliorer les conditions" de conservation et l'état des archives filmés, jugé "catastrophique". Le président de la Fédération internationale des archives filmique (Fiaf), Fréderic Maire, et le Secrétaire régional de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) ont de leur côté réaffirmé le rôle et l "'importance" du travail accompli par les cinémathèques dans la préservation de la mémoire filmique. Rebondissant sur ces propos, le réalisateur et producteur égyptien, Ahmed Atef, a déploré la perte par son pays de "près des deux tiers" de son patrimoine cinématographique, en raison de l'absence d'une cinémathèque égyptienne, a-t-il dit. Ce patrimoine, "aujourd'hui majoritairement détenu par des chaînes de télévision saoudiennes et américaines" auquel s'ajoute la dégradation de plusieurs centaines de films, stockés dans de mauvaises condition ou ravagés par les flammes suites à des sinistres, prive l'Egypte d'un pan important de sa mémoire, a-t-il détaillé. La chef de projet World Cinema Project, Cecilia Cenciarelli, de la cinémathèque de Bologne (Italie) a indiqué qu"lle avait entamé aux fins de la restauration des recherches sur sept films algériens dont "Chroniques des années de braises" et "Le vent des Aurès" de Mohamed Lakhdar Hamina. Saluant "les efforts des responsables (de la cinémathèques) depuis sa création, en particulier ceux de son ancien directeur Boudjemâa Kareche", le ministre de la Culture, Azzedine mihoubi a rappelé, devant les participants au colloque, que l'objectif de son département était de "récupérer les négatifs des films algériens entreposés à l'étranger" depuis plusieurs décennies. Egalement présent lors de cette première journée du colloque, le chef de délégation de l'Union européenne, John O'Rourke est revenu sur les réalisations du programme d'appui de l'UE au patrimoine culturel algérien qui a, entre autres, dispensé des formation en matière de préservation et de restauration des archives audiovisuel et photographiques, a-t-il rappelé. Organisé par le ministère de la Culture, en collaboration avec le programme d'appui de l'UE, le colloque de deux jours prévoit des ateliers et des conférences sur la préservation de la mémoire cinématographique.