Le directeur du bureau régional de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Alger, Mohamed Ali Deyahi, a indiqué dimanche que l'expérience algérienne en matière de dialogue social et de prévention et de règlement des conflits collectifs de travail était un modèle à suivre au niveau africain et international. Les mécanismes et mesures de prévention et de règlement des conflits collectifs de travail et de renforcement du dialogue social en vigueur en Algérie et le rôle de l'Inspection du travail en la matière sont "un modèle à suivre" au niveau africain et international et à généraliser dans les pays qui désirent en profiter, a précisé M. Deyahi à l'ouverture d'un atelier sous-régional sur "la prévention et le règlement des conflits collectifs de travail et le rôle du dialogue social", auquel participent plusieurs pays africains. Les changements en cours sur le marché du travail dans plusieurs pays, la mondialisation, l'évolution des relations de travail et le taux de chômage sont autant de défis qu'il faut relever, a soutenu l'intervenant, insistant sur la nécessité de prendre des mesures à même de renforcer le dialogue social et de moderniser les mécanismes en place dans le domaine de la prévention et du règlement des conflits de travail. Le secrétaire général du ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Mohamed Khiat, a, pour sa part, estimé que l'organisation de cet atelier en Algérie traduisait l'attachement du pays à la consolidation des liens de coopération et de solidarité entre les Etats africains, précisant que la rencontre s'inscrivait dans le cadre d'une série d'activités régionales prévues en Afrique en vue de partager l'expérience algérienne en matière de dialogue social et de protection social. L'Algérie jouit d'un important arsenal juridique sur lequel repose sa politique nationale dans le domaine de la prévention des conflits de travail, a affirmé le responsable, rappelant qu'en sa qualité de membre de l'OIT, l'Algérie a ratifié de nombreuses conventions internationales qui accordent un intérêt particulier au dialogue social. Il a ajouté que des mécanismes et des cadres de concertation et de règlement des conflits avaient été mis en place à tous les niveaux. Les mesures de conciliation devant l'inspection du travail ont été renforcées par d'importants moyens matériels en faveur de la recherche de solutions négociées, a souligné M. Khiat, rappelant le rôle des instances tripartites de dialogue et de concertation dans le renforcement permanent du dialogue social. Il a, à cet égard, évoqué le Pacte national économique et social de croissance qui constitue, a-t-il dit, "un mécanisme concret et un modèle réussi" en matière de concertation entre le Gouvernement et les partenaires socio-économiques. M. Khiat a affirmé, à ce propos, que le rôle efficace de l'inspection du travail en matière de conciliation et de règlement des conflits collectifs de travail en Algérie a été "reconnu par l'OIT". Il a affirmé dans cette optique que l'application de ces mécanismes contribuait à "l'amélioration des relations professionnelles et permet de créer un climat de travail favorisant l'essor de l'économie nationale et du développement social. Pour sa part la représentante du ministère togolais du Travail, de l'emploi et de la sécurité social, Agbando Emma Kounon, a salué l'expérience "pionnière" de l'Algérie dans le règlement des conflits collectifs de travail, précisant qu'elle participe à cet atelier à la tête d'une délégation tripartite pour profiter de cette expérience "riche", en prévision d'une rencontre qu'organisera son pays dans ce cadre. Les travaux de cet atelier de deux jours se poursuivront à huis clos avec la participation de plusieurs experts africains (Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Guinée) dans le domaine du travail et de dialogue social. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme de coopération Sud-Sud pour les pays africains élaboré par le Bureau de l'OIT à Alger en coordination avec le Ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale. Elle permet en outre, selon les organisateurs, un échange d'expériences entre ces pays pour améliorer leurs connaissances en matière de prévention et de règlement des conflits collectifs de travail.