L'augmentation de la tarification de l'eau potable n'est pas à l'ordre de jour, mais elle n'est pas exclue à l'avenir, a indiqué lundi à Alger le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. "Le citoyen doit savoir que le prix de l'eau potable est subventionné par l'Etat pour qu'il lui soit vendu à un prix symbolique de 20 dinars/m3 actuellement, alors que le coût réel est évalué par l'Algérienne des Eaux (ADE) à 60 dinars", a-t-il souligné lors du Forum d'El Moudjahid. Abordant les problèmes de fuites d'eau et de raccordement illicite, M. Necib a indiqué que la moyenne nationale des fuites d'eau était de 32%, soulignant que son département oeuvre à réduire ce taux à 20% à l'horizon 2020. Sur ce point, il a avancé que les délais de réparation des fuites d'eau devraient absolument être réduites en faisant savoir qu'une telle opération se fait parfois en trois jours alors que les normes sont de 24h. Il a également soutenu que le problème relevait de la gestion laquelle doit être adaptée aux nouvelles technologies afin de rationaliser la consommation et d'éviter le gaspillage. Questionné sur les branchements illicites, le ministre a fait état de 8.230 cas enregistrés entre janvier 2017 et fin octobre, dont 2.700 cas sont devant la justice, indiquant que cette procédure a permis au secteur de récupérer 850.000 m3. Il a expliqué que ces deux stations seront réalisées en mode BOT (Build Operate and Transfer) qui signifie construire, exploiter et transférer sous la conduite d'Algerian Energy Compagny (AEC, filiale de Sonatrach et de Sonelgaz). Pour rappel, le programme de dessalement de l'eau de mer, lancé en 2003, a prévu la réalisation de 13 stations d'une capacité totale de 2,31 millions de m3/j, ce qui représente près de 850 millions de m3/an, pour desservir une population de 8 millions d'habitants. A ce jour, onze stations ont été réalisées et mises en service pour une capacité de 2,1 millions de m3/j, soit un volume de 770 millions de m3/an représentant 17% de la production nationale d'eau potable. Le ministre a affirmé que la priorité accordée par le gouvernement au secteur des Ressources en eau à travers la levée du gel de certains projets lui permettra de réaliser de nombreux projets stratégiques pour renforcer l'alimentation en eau à travers le pays, tels le transfert des eaux du sud vers les Hauts plateaux à la faveur d'un programme de 10 projets de transferts dans le cadre de la politique de l'aménagement du territoire. Il s'agit également de la réception du projet de transfert de l'eau de la région de Laghouat vers la wilaya de Djelfa avec une capacité de 4 m3/seconde, Ain Oussara vers Tiaret et Boussaada vers le chef-lieu de la wilaya de Msila. Concernant les créances de l'Algérienne des eaux, le ministre a indiqué que des mesures ont été prises pour recouvrer des créances de 46 milliards de dinars. En outre, le ministre a indiqué que son secteur aspirait à assurer l'autonomie dans l'approvisionnement en eau du complexe sidérurgique d'El Hadjar à travers des ressources hydriques non conventionnelles, précisant qu'une opération est menée pour améliorer la qualité physico-chimique des eaux traitées pour l'adapter aux exigences de production du complexe d'El Hadjar.