Le Moudjahid et ancien diplomate algérien, Mohamed Khelladi, livre, dans ses mémoires, son témoignage sur des moments clés de l'histoire du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), comme il propose des éclairages sur des évènements auxquels il a pris part en qualité de représentant diplomatique de l'Algérie indépendante. Intitulé : De Boussouf à kennedy : Liberté et foi, ce livre de 346 pages, (éditions Casbah), rompt avec les mémoires classiques des acteurs de la Guerre de libération nationale, de par son style d'écriture qui ne reproduit pas un récit linéaire focalisé sur l'auteur, ni sur des faits d'armes jalonnant un parcours en quête de reconnaissance. Mohamed Khelladi a préféré voyager avec le lecteur dans des évènements choisis ayant jalonné l'histoire moderne de l'Algérie, sans se soucier de l'aspect temps, privilégiant une démarche analytique à la simple narration des évènements, en liant les faits entre eux, pour éclairer le lecteur sur d'importants évènements liés à l'histoire de notre pays. Il raconte, avec moult détails, les évènements vécus à Madrid, durant les années 1970, avec l'agonie de Franco, ayant hypothéqué l'indépendance du peuple sahraoui, suite aux manœuvres d'une France toujours prisonnière de son passé colonial, pour revenir au périple du commandant Houari Boumédiene, en 1957, dans les vastes contrées de la Wilaya V historique. Il émergera encore une fois, à Caracas, auprès d'Hugo Chavez, qui avait initié une action, concertée avec Alger, pour remonter les prix du baril fort affecté en cette fin du XXème siècle. Parmi les actions menées par Khelladi, et racontée dans son livre, il y a lieu de citer les péripéties du célèbre éditorialiste américain de New York Times, Joe Kraft, durant un mois, dans les maquis de l'ALN de l'intérieur. Ce voyage de Kraft provoqua, raconte l'ancien chef du DDR, la fameuse déclaration de JF Kennedy, du 2 juillet 1957, au capitole sur le droit du peuple algérien à l'indépendance et une grave crise entre Washington et Paris et amènera de Gaulle à quitter l'OTAN. Ecrit en forme de chroniques, le livre de Khelladi renferme des chapitres entiers, dans lesquels il met en relief la continuité des luttes pour la souveraineté des Etats-nations, fort ébranlée par ce qu'il a appelé l'Islamisme transnational , dont il fut lui-même victime, et les printemps planifiés dans des laboratoires pour hypothéquer les acquis des peuples issus de mouvements de libération nationale.