Le président français Emmanuel Macron, en visite d'amitié et de travail mercredi en Algérie, doit reconnaître "enfin et publiquement" les crimes de la colonisation française, 55 après l'indépendance de l'Algérie, a appelé mercredi le politologue Olivier Le Cour de Grandmaison. "Cinquante-cinq ans après la fin de la guerre d'Algérie, il est impératif de le faire en déclarant publiquement, dans la capitale de ce pays comme à Paris, que des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été commis par la France depuis la prise d'Alger en 1830 et la +pacification+ de ce territoire par les colonnes infernales du général Bugeaud", a déclaré dans une tribune, dont l'APS a reçu une copie, cet auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la colonisation, estimant que c'est la seule façon de "rendre hommage aux centaines de milliers d'hommes et de femmes qui ont été tués, massacrés, exécutés sommairement, torturés ou qui ont fait l'objet de disparition forcée". S'adressant à ceux, en France, qui sont contre cette reconnaissance, le professeur de sciences politiques à l'Université Paris-Saclay-Evry-Val-d'Essonne a souligné que la "glorieuse" France républicaine se signale par "son conservatisme, sa pusillanimité et son mépris pour celles et ceux qu'elle a exploités, opprimés et massacrés au cours de son histoire coloniale, et pour leurs héritiers français ou étrangers", affirmant qu'Emmanuel Macron "doit mettre un terme à cette situation qui n'a que trop duré". Il présume que le chef de l'Etat doit être "fidèle" au candidat qu'il a été, lequel admettait, en février dernier, lors de sa visite à Alger que "la colonisation était un crime contre l'humanité".