Les crimes contre l'humanité commis par la France coloniale, notamment les massacres du 8 Mai 1945 qui ont fait 45.000 morts, sont «imprescriptibles» et ne sont concernés par «aucune loi d'amnistie». Les crimes contre l'humanité commis par la France coloniale, notamment les massacres du 8 Mai 1945 qui ont fait 45.000 morts, sont «imprescriptibles» et ne sont concernés par «aucune loi d'amnistie». Le Colloque international de Guelma organisé à l'occasion du 64ème anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 qui a ouvert ses travaux, hier, a été l'occasion pour le professeur de droit international, Aymen Salam, de l'université du Caire (Egypte), d'affirmer que « les crimes contre l'humanité commis par la France coloniale », notamment les massacres du 8 Mai 1945 qui ont fait 45.000 morts, sont « imprescriptibles » et ne sont concernés par « aucune loi d'amnistie ». Le conférencier qui a abondamment fait référence aux conventions internationales relatives aux droits de l'Homme, aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité, a souligné que les lois d'amnistie « ne sont pas applicables aux crimes contre l'humanité, y compris au vu de la Constitution et des lois françaises elles-mêmes ». Il devait en outre mettre l'accent sur le fait que la France, en tant que puissance coloniale, doit « reconnaître sa responsabilité dans les crimes contre l'humanité commis en Algérie depuis l'invasion en 1830, mais également dans les pays placés sous sa domination ». Selon Aymen Salem « ce n'est que de cette façon que la France pourra être en accord avec les lois et les principes qu'elle a constamment proclamés ». Très critique envers la notion de « rôle positif de la colonisation », l'universitaire égyptien considère que l'Etat français ne peut absoudre la responsabilité des crimes commis dans les colonies en recourant à cette notion. Pour sa part, Olivier Le Cour Grandmaison, professeur de sciences politiques à l'université d'Evry-Val d'Essonne (France), spécialiste des questions liées à l'histoire coloniale, dans une conférence intitulée « Le 8 Mai 1945 à Sétif et Guelma à la lumière des massacres coloniaux », se mit en devoir de dévoiler la vraie nature du système colonial soulignant que le système colonial « imposé par la force au nom du code de l'indigénat, est fondé sur la discrimination et le mépris des populations autochtones» Ce système recourt, a-t-il expliqué, à la « répression aveugle au nom de la responsabilité collective, chaque fois que les indigènes ont voulu protester contre les conditions qui leur sont imposées ». La France, a-t-il rappelé « s'est imposée en tant que puissance grâce à ses possessions et à la participation des conscrits algériens et autres à sa libération en 1945 », se référant à des documents militaires français des différentes époques, qui reprennent la doctrine instituée par le général Bugeaud qui n'hésitait pas à massacrer le maximum d'habitants pour soumettre par la terreur les survivants. Une pratique, a-t-il soutenu, qui s'est « rééditée le 8 mai 1945, qui s'est généralisée entre 1954 et 1962, et qui s'est encore répétée au Sénégal, à Madagascar et en Indochine ». Analysant la pratique de la torture en Algérie, justifiée par ‘'la nécessité d'accéder aux renseignements sur la rébellion'', il souligne qu' « elle était fondée sur des principes datant de l'époque de la colonisation » et qui considère que tout civil en possession d'une information positive ou négative est « un suspect pouvant être torturé au nom d'un axiome invariable : mater les vivants pour maintenir l'ordre colonial ». Il est à souligner que cette manifestation avait été ouverte en présence de personnalités historiques, d'invités, de moudjahidine, de témoins et d'acteurs des évènements du 8 Mai 1945, ainsi que de nombreux membres de la communauté universitaire locale. Elle poursuivra ses travaux aujourd'hui par d'autres interventions dont celles de Abdelhamid Mehri, Gilles Manceron et de Me Nicole Dreyfus, avocate française qui avait défendu la veuve de Maurice Audin. S. B. Le Colloque international de Guelma organisé à l'occasion du 64ème anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 qui a ouvert ses travaux, hier, a été l'occasion pour le professeur de droit international, Aymen Salam, de l'université du Caire (Egypte), d'affirmer que « les crimes contre l'humanité commis par la France coloniale », notamment les massacres du 8 Mai 1945 qui ont fait 45.000 morts, sont « imprescriptibles » et ne sont concernés par « aucune loi d'amnistie ». Le conférencier qui a abondamment fait référence aux conventions internationales relatives aux droits de l'Homme, aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité, a souligné que les lois d'amnistie « ne sont pas applicables aux crimes contre l'humanité, y compris au vu de la Constitution et des lois françaises elles-mêmes ». Il devait en outre mettre l'accent sur le fait que la France, en tant que puissance coloniale, doit « reconnaître sa responsabilité dans les crimes contre l'humanité commis en Algérie depuis l'invasion en 1830, mais également dans les pays placés sous sa domination ». Selon Aymen Salem « ce n'est que de cette façon que la France pourra être en accord avec les lois et les principes qu'elle a constamment proclamés ». Très critique envers la notion de « rôle positif de la colonisation », l'universitaire égyptien considère que l'Etat français ne peut absoudre la responsabilité des crimes commis dans les colonies en recourant à cette notion. Pour sa part, Olivier Le Cour Grandmaison, professeur de sciences politiques à l'université d'Evry-Val d'Essonne (France), spécialiste des questions liées à l'histoire coloniale, dans une conférence intitulée « Le 8 Mai 1945 à Sétif et Guelma à la lumière des massacres coloniaux », se mit en devoir de dévoiler la vraie nature du système colonial soulignant que le système colonial « imposé par la force au nom du code de l'indigénat, est fondé sur la discrimination et le mépris des populations autochtones» Ce système recourt, a-t-il expliqué, à la « répression aveugle au nom de la responsabilité collective, chaque fois que les indigènes ont voulu protester contre les conditions qui leur sont imposées ». La France, a-t-il rappelé « s'est imposée en tant que puissance grâce à ses possessions et à la participation des conscrits algériens et autres à sa libération en 1945 », se référant à des documents militaires français des différentes époques, qui reprennent la doctrine instituée par le général Bugeaud qui n'hésitait pas à massacrer le maximum d'habitants pour soumettre par la terreur les survivants. Une pratique, a-t-il soutenu, qui s'est « rééditée le 8 mai 1945, qui s'est généralisée entre 1954 et 1962, et qui s'est encore répétée au Sénégal, à Madagascar et en Indochine ». Analysant la pratique de la torture en Algérie, justifiée par ‘'la nécessité d'accéder aux renseignements sur la rébellion'', il souligne qu' « elle était fondée sur des principes datant de l'époque de la colonisation » et qui considère que tout civil en possession d'une information positive ou négative est « un suspect pouvant être torturé au nom d'un axiome invariable : mater les vivants pour maintenir l'ordre colonial ». Il est à souligner que cette manifestation avait été ouverte en présence de personnalités historiques, d'invités, de moudjahidine, de témoins et d'acteurs des évènements du 8 Mai 1945, ainsi que de nombreux membres de la communauté universitaire locale. Elle poursuivra ses travaux aujourd'hui par d'autres interventions dont celles de Abdelhamid Mehri, Gilles Manceron et de Me Nicole Dreyfus, avocate française qui avait défendu la veuve de Maurice Audin. S. B.