La Banque africaine de développement (BAD) a appelé les pays africains à rebâtir leurs régions rurales pour les transformer en zones de prospérité économique, a indiqué cette institution financière sur son site web à l'occasion de la journée internationale des migrants. Avec de nouvelles opportunités économiques, ces jeunes seront encouragés à rester sur le continent et à y trouver un sens à leur vie, a-elle-ajouté. Le président de la BAD, Akinwumi Adesina a indiqué que l'avenir de la jeunesse africaine ne se trouvait pas dans l'émigration vers l'Europe, mais dans une Afrique prospère. "Pour traiter la question complexe des migrations et des déplacements de populations, traiter celle de l'insécurité alimentaire est nécessaire" a-t-il dit. Il a expliqué qu'en créant des zones d'activités agroalimentaires et agro-industrielles, on pourra transformer les zones de misère économique de l'Afrique rurale en zones de prospérité économique. Au vu du nombre important et croissant des migrants dans le monde, l'Assemblée générale des Nations unies avait décidé, le 4 décembre 2000, de proclamer le 18 décembre Journée internationale des migrants. Les statistiques des Nations unies montrent que les déplacements de personnes à travers le monde ont atteint ces dernières années un niveau sans précédent. Les Nations unies a invité le monde entier à se rassembler pour protéger tous les migrants, quel que soit leur pays d'origine, le lieu où ils se trouvent en déplacement, ou leur destination. Pour rappel, lors de la récente 12e Conférence économique africaine, tenue du 4 au 6 décembre 2017 à Addis-Abeba, sous les auspices de la Banque africaine de développement, du PNUD et de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, le professeur d'histoire et de politique internationale à la Northwestern University Richard Joseph a souligné combien la croissance démographique dans un nombre de pays africains continue de dépasser les flux de revenus. "Dans de tels contextes, l'émigration se présente comme une option valable, malgré les risques effrayants qu'elle comporte", a-t-il dit. C'est selon lui, la triangulaire des calamités?qui créent des conditions qui entraînent des conflits et des épisodes d'extrême violence, lesquels exacerbent les migrations économiques ou forcées, phénomène qui se traduit en exode rural ainsi que par des migrations intra-africaines ou internationales, qui toutes donnent lieu à de graves problèmes à l'échelle tant locale qu'internationale. Pour y faire face, les Nations Unies ont invité les pays et les régions du monde à s'engager dans une coopération accrue et des actions collectives. C'est l'une des raisons pour lesquelles la BAD intensifie ses investissements en vue d'inciter les jeunes agriculteurs commerciaux et les entrepreneurs agro-industriels à davantage s'engager dans l'agriculture. Afin de déclencher une évolution massive en ce sens, la BAD a déjà lancé une initiative conviant les jeunes à une carrière agricole. Cette initiative entend faire émerger une nouvelle génération agri-preneurs?au service de l'Afrique. Pour ce faire, la Banque va investir 15 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. D'ores et déjà, la Banque a pu démontrer que les jeunes pourraient devenir le moteur de la transformation agricole en Afrique, à condition qu'on leur donne plus d'accès accru à la possibilité de créer des entreprises agroindustrielles. La sécurité alimentaire et le développement rural sont liés à la migration, à la fragilité et à la résilience, a indiqué, quant à lui, Khaled Sherif, vice-président de la BAD en charge du développement régional, de l'intégration et de la prestation de services. "La stratégie "Nourrir l'Afrique", que la BAD a également lancée, entend faire advenir une l'Afrique auto-suffisante en matière de production alimentaire d'ici à dix ans, en misant sur le développement agroindustriel et la compétitivité du continent sur les marchés mondiaux des produits agricoles.