L'Espagne a été secouée durant l'année 2017 par une grave crise politique en Catalogne, où les revendications des souverainistes ont envenimé les relations entre le gouvernement régional et l'Etat espagnol. L'année s'achève sur une crise qui persiste et une forte incertitude, conséquence d'une volonté de passer d'un autonomisme dominé par un souverainisme modéré à une volonté de déconnexion avec l'Espagne et à une proclamation de la république catalane indépendante. Cette question catalane qui a créé une situation politique inédite dans l'histoire récente de la démocratie espagnole embarrasse également Bruxelles, la capitale européenne soucieuse de l'intégrité, de la stabilité et de l'unité de l'un de ses importants membres. Avec le Brexit, la montée du populisme en Europe et la question catalane, l'Union européenne a depuis le début de la crise catalane exprimé son soutien au gouvernement espagnol, plaidé pour le respect des règles constitutionnelles espagnoles et évoqué une affaire intérieure. Même si le gouvernement central de Madrid se dit ouvert au dialogue avec le futur gouvernement catalan dans le cadre de la loi, l'investiture du prochain chef du gouvernement catalan reste compromise par la situation judiciaire de Carles Puigdemont et le manque de consensus entre indépendantistes. De nombreux analystes estiment que l'UE et ses institutions se doivent de régler ce différend "car ce qui se joue en Catalogne n'est pas seulement une affaire espagnole mais touche l'Union européenne en ses fondations".