Les habitants de la région Chlef vivent, ces derniers jours, au rythme des préparatifs de célébration du nouvel an Amazigh 2968, décrété par le président de la République, journée nationale chômée et payée à partir de l'année 2018. La majorité des citoyens rencontrés par l'APS, dans les rues du centre-ville de Chlef, sont unanimes quant à l'importance de célébrer cette journée de Yennayer, qui constitue pour eux, une fête nationale ancestrale reflétant la continuité des générations qui se sont transmises les histoires épiques de Chachnak, Syphax, Massinissa et autres héros Amazighs, dont l'histoire a perpétué les noms dans la mémoire nationale en particulier, et en Afrique du nord de manière générale. "Yennayer a toujours été une fête ancrée dans nos traditions familiales pour perpétuer ce patrimoine culturel symbole de notre identité algérienne", souligne Ahmed. Les commerces et marchés populaires de la ville, dont celui de la cité Ben Souna, ont enregistré un regain d'activité, ne laissant pas passer l'occasion pour bien garnir leur étals en différents produits nécessaires pour célébrer cette journée comme il se doit. Les "Rois du jour" étant les fruits secs (amandes, noix, cacahouètes) et séchés( abricots, raisins et autres). Des produits que les Chelfis sont déterminés à en garnir leur table de Yennayer, en dépit des prix élevés de certains produits, assure Mme Fatiha, qui y voit " une fête de dimension socioculturelle et historique". Une fête que "L'hadja" Fatima Bouazdia tient annuellement à fêter pour raviver certaines us et coutumes du patrimoine culturel local et national, soulignant que la célébration de cette journée n'est pas tellement différente d'une wilaya à une autre. Pour l'occasion, cette mère au foyer prépare un couscous au poulet, prévoyant de petits sacs de friandises à chaque membre de la famille. Le plus jeune de la famille se voit "arrosé" d'une pluie de bonbons et de fruits secs, dans une ambiance familiale festive. Un riche programme pour célébrer Yennayer Pour sa part, la direction de la culture de la wilaya de Chlef a concocté un riche programme d'activités axé sur la mise en lumière du patrimoine et de la culture Amazigh, dans différentes régions du pays, à travers la tenue, programmée du 11 aux 19 janvier, d'une semaine culturelle Amazigh. Outre des spectacles de danses folkloriques, la manifestation prévoit une exposition sur la reine Tinhinane au musée public Abdelmadjid-Meziane, au moment où la bibliothèque publique de lecture abritera une foire du livre Amazigh, parallèlement à des soirées artistiques et des projections de films documentaires et autres expositions sur la gastronomie traditionnelle prévus à la maison de la Culture. Une exposition d'affiches et de photos sur la reine Amazigh Tinhinane, prévue deux jours durant au musée publique de Chlef, a été ramenée spécialement pour l'occasion du musée Bardo (Alger), selon le directeur du musée, Mahmoud Hasnaoui, qui signale que l'exposition sera transférée, par la suite, vers la bibliothèque publique puis à la maison de la culture, afin de permettre au plus grand nombre possible de citoyens d'en profiter. La célébration de Yennayer, pour cette année, a été conçue de manière à englober toutes les dimensions (historique, culturelle, scientifique, pédagogique) de l'événement, a souligné M. Hasnaoui, signalant, à ce titre, l'organisation d'ateliers éducatifs pour les enfants, axés sur l'écriture en alphabet Tifinagh notamment. Pour sa part, la présidente de l'association "Ahlem" pour les échanges culturels, Kheira Berbari a détaillé le programme de ses activités organisées en collaboration avec les associations locales du domaine. Elle a cité particulièrement un défilé d'habits traditionnels (Chaoui, Tergui, kabyle, Mozabite). Par ailleurs, la maison de la Culture de Chlef abritera, le 16 janvier courant, une journée d'études sur "Yennayer et les origines de sa célébration en Algérie", animée par le professeur en langue Amazigh, Brahim Khadraoui, tandis qu'une conférence sur la Reine Tinhinane sera présentée au musée public Abdelmadjid Meziane, par son directeur Hasnaoui Mahmoud.