Les retours de réfugiés rohingyas en Birmanie ne commenceront pas mardi, date limite que s'étaient fixée Dacca et Naypyidaw pour débuter ces rapatriements, a affirmé lundi un responsable bangladais. "Nous n'avons pas fait les préparatifs nécessaires pour renvoyer les gens à partir de demain. Il faut encore beaucoup de préparation", a déclaré Abul Kalam Azad, responsable du département d'aide aux réfugiés et de rapatriement du Bangladesh. Le Bangladesh et la Birmanie avaient signé le 23 novembre dernier un accord encadrant le retour de réfugiés rohingyas arrivés au Bangladesh depuis octobre 2016, ce qui concerne potentiellement 750.000 personnes. Ces rapatriements devaient à l'origine commencer "sous deux mois", soit le 23 janvier au plus tard. Ils s'ajoutent aux 300.000 Rohingyas ayant déjà rejoint ces camps bangladais pour fuir la violence dans cet Etat à majorité bouddhiste. Les musulmans rohingyas représentent la plus grande population apatride du monde depuis que la nationalité birmane leur a été retirée en 1982, sous le régime militaire. Victimes de discriminations, ils n'ont pas de papiers d'identité, ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux. Un rapport de Médecins sans frontières estime lui qu'au moins 6.700 Rohingyas ont été tués entre fin août et fin septembre.