Mise au banc des accusés par l'ONU, qui a évoqué une "épuration ethnique", et le président français Emmanuel Macron, lequel a parlé de "génocide" contre cette communauté musulmane rohingyas de l'Etat de Rakhine, la Birmanie a fait des propositions pour le retour des centaines de milliers de réfugiés arrivés ces dernières semaines au Bangladesh. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre des Affaires étrangères bangladais après des pourparlers avec le gouvernement birman. "Les discussions ont eu lieu dans une atmosphère amicale, et la Birmanie a proposé de reprendre les réfugiés rohingyas", a déclaré le chef de diplomatie bangladaise Mahmood Ali à la presse. "Les deux parties ont accepté une proposition visant à créer un groupe de travail mixte chargé de coordonner le processus de rapatriement", a également indiqué le ministre bangladais, sans donner d'indication de dates pour le début du processus. Pour rappel, plus d'un demi-million de Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh depuis fin août, pour fuir une campagne de répression de l'armée birmane. Mais devant la situation sur le terrain, marquée par la poursuite de l'exode vers le Bangladesh des musulmans rohingyas, beaucoup doutent de leur retour à court terme. Dans les gigantesques camps à la frontière, autorités et ONG sont débordées par la marée humaine et s'inquiètent des risques sanitaires. Les conditions sont réunies pour l'apparition d'épidémies de choléra ou de dysenterie. La situation a été qualifiée de "cauchemar humanitaire" par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors d'une réunion du Conseil de sécurité. R. I./Agences