A une journée de la séance d'investiture programmée pour mardi au parlement catalan afin d'élire le prochain président du gouvernement , la situation politique semble se tendre de plus en plus en Catalogne et la crise pourrait créer un blocage politique pour cette nouvelle législature remportée par la majorité absolue par les partis indépendantistes. Même si les indépendantistes persistent à vouloir présenter l'ancien président, Carles Puigdemont, destitué et exilé en Belgique depuis la fin octobre comme unique candidat à la présidence, la cour constitutionnelle espagnole saisie par le gouvernement central a décidé d'interdire l'investiture de Puigdemont par vidéo conférence et également par procuration. Le candidat doit se présenter en personne lors de la séance . Si Puidemont décide de retourner en Espagne, il sera arrêté et emprisonné. Ces décisions de la cour constitutionnelle ont incité lundi certains dirigeants politiques, notamment celui du parti populaire catalan Xavier Garcia Albiol, à demander au président du Parlement, Roger Torrent, de reporter la séance d'investiture tout en exhortant le parti de Ciudadanos, vainqueur des dernières élections du 21 décembre 2017, à présenter un autre candidat à la présidence de la généralité. Cette situation peut mener vers "une impasse politique",a-t-il dit, ajoutant que la Catalogne "ne peut pas se permettre une nouvelle convocation électorale". De leurs cotés, les formations indépendantistes (ensemble pour la catalogne et la gauche républicaine catalane) ont réaffirmé leur soutien à la candidature de Carles Puidemont. Le Jxcat exclut que le mouvement indépendantiste propose un candidat alternatif .Le porte-parole de la formation, Eduard Pujol, a souligné qu'il n'y a pas de plan B à la démocratie, mardi nous assisterons à l'investiture de Puigdemont ". Pour sa part, le porte-parole de l'ERC, Sergi Sabrià, a réitéré lundi son soutien à la nomination de Carles Puigdemont en tant que président de la généralité. Il a appelé dans une conférence de presse ? défendre fermement les institutions de Catalogne en qualifiant les décisions de la cour constitutionnelle de grotesques et transmettent la volonté implicite du gouvernement central ? gagner dans les tribunaux ce qu'il ne gagne pas aux urnes". Eu égard aux évolutions de cette crise, et si les parties ne trouvent pas une solution acceptable par toutes, tous les scénarios sont possibles selon des observateurs. De nouvelles élections sont possibles en Catalogne comme serait possible "une désobéissance aux décisions de la Cour constitutionnelle par le parlement catalan qui accepterait une investiture à distance". Aucun des observateurs ne peut affirmer ou prédire ce qui doit se passer dans la Catalogne. Dans ce cadre, Carles Puigdemont a demandé dans une lettre adressée lundi au président du parlement catalan Roger Torrent "la protection lui permettant d'assister à la séance d'investiture". Il a indiqué que compte tenu des actions judiciaires et gouvernementales visant à l'empêcher d'exercer son mandat en tant que député et en tant que candidat à la présidence de la généralité. Je vous demande la protection en prenant les mesures nécessaires devant préserver les droits et prérogatives du parlement". La Cour constitutionnelle espagnole avait annoncé samedi dernier avoir bloqué préventivement l'investiture comme président de la Catalogne de Carles Puigdemont exilé en Belgique et faisant l'objet de poursuites judiciaires en Espagne. Les juges considèrent "indispensable la présence en personne de Puigdemont devant la chambre. Le débat et le vote d'investiture ne pourront pas avoir lieu par vidéoconférence ou par procuration". Même si Carles Puigdemont est le seul candidat à ce poste pour l'heure actuelle, Madrid estime que son investiture serait "illégitime" puisqu'il est recherché par la justice espagnole pour "rébellion, sédition et malversation".