Les forces de l'occupation israélienne doivent libérer "immédiatement" l'activiste palestinienne adolescente, Ahed Tamimi, dont le maintien en détention est "une tentative désespérée d'intimider les enfants palestiniens qui osent résister à la répression exercée par les forces d'occupation", a déclaré lundi l'organisation des doits de l'Homme basée à Londres, Amnesty International (AI). Dans un nouveau communiqué paru la veille de la reprise du procès d'Ahed Tamimi au tribunal militaire pour mineurs d'Ofer en Cisjordanie occupée, AI a affirmé encore une fois, que "rien de ce qu'elle a fait ne peut justifier sa détention prolongée et les longues séances d'interrogatoire agressives qu'elle a été contrainte de subir pendant les deux premières semaines de sa détention". L'ONG a souligné que l'adolescente fait face à 12 chefs d'inculpation, et pourrait écoper de 10 années de prison si elle est reconnue coupable après le procès qui devrait durer plusieurs mois, et que sa détention visait de dissuader la résistance palestinienne, notamment parmi les jeunes générations, au détriment du droit international. "En refusant de libérer Ahed Tamimi depuis son arrestation le 19 décembre, les autorités israéliennes ont fait preuve de mépris pour leurs obligations en vertu du droit international de protéger les enfants", a déclaré la directrice adjointe du Moyen-Orient et de l'Afrique, Magdalena Mughrabi. Elle a précisé qu"en tant que fille non armée, Ahed n'a posé aucune menace lors de l'altercation avec les deux soldats israéliens qui étaient lourdement armés et portant des vêtements de protection". Et d'ajouter : "encore une fois, les autorités israéliennes ont répondu aux actes de défi d'un enfant palestinien avec des mesures totalement disproportionnées par rapport à l'incident en question". Amnesty rappelle encore qu'en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant, l'arrestation, la détention ou l'emprisonnement d'un enfant ne doivent être utilisés qu'en dernier recours et pour la durée la plus courte possible. -Des centaines d'enfants palestiniens chaque année devant les tribunaux- Par ailleurs, AI a relevé que les forces de l'occupation israélienne poursuivent chaque année des centaines d'enfants palestiniens dans des tribunaux militaires pour mineurs. Les enfants concernés sont souvent arrêtés chez eux pendant la nuit et soumis à de mauvais traitements tels que le bandage des yeux, les menaces, l'isolement et les interrogatoires et privé de la présence de leurs avocats et leurs proches. Citant des organisations locales des droits de l'Homme, l'ONG rapporte qu'il y a actuellement 350 enfants palestiniens dans les prisons et centres de détention israéliens. Pour rappel, Lors d'un débat parlementaire organisé la semaine dernière à Westminster, des députés britanniques ont accusé Israël de "tortures" et de "crimes de guerres" contre les enfants palestiniens et l'ont exhorté à mettre fin aux mauvais traitements et aux abus commis contre les mineurs détenus par les forces israéliennes. Les députés ont dénoncé le viol du droit international de l'Homme et exprimé leur solidarité Ahed Tamimi qui "porte la flamme du combat pour tous les jeunes enfants comme elle à travers le monde", a soutenu une députée. Les mauvais traitements infligés aux enfants détenus par les forces israéliennes sont "généralisés, systématiques et institutionnalisés tout au long du processus de l'arrestation jusqu'à la poursuite de l'enfant et sa condamnation", a souligné une autre députée. Les parlementaires ont dénoncé le fait que 95% des condamnations dans les tribunaux militaires israéliens se font sur la base des aveux arrachés sous la torture "physique et psychologique". La députée Marsha De Cordova a déclaré qu'il était "clair" que le "système israélien est conçu pour réprimer, écraser et intimider les palestiniens, génération après génération".