La Banque d'Algérie a adressé mercredi une note aux banques les exhortant à respecter leurs obligations légales en donnant davantage de souplesse aux opérations de dépôts de fonds et de l'accès à ces dépôts par les épargnants, ont indiqué à l'APS des responsables de cette institution monétaire. En effet, "il est apparu qu'au nom d'une interprétation, souvent abusive et non fondée, des dispositions de la loi régissant le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, certains guichets bancaires ont été à l'origine de refoulement de capitaux de manière arbitraire et sans justifications réglementaires", constate la Banque d'Algérie dans cette note. Dans son exposé des motifs accompagnant cette note, la Banque d'Algérie fait part d'un "phénomène persistant de sous-bancarisation". En effet, fait-elle valoir, la circulation fiduciaire hors banques représente une certaine proportion de la masse monétaire (M2), évaluée à près de 33%, soit 4.675 milliards de dinars à fin 2017 se répartissant en encaisses transactionnelles et thésaurisation pour un montant estimé entre 1.500 et 2.000 milliards de dinars auprès des entreprises et ménages, alors que le reste représente la circulation fiduciaire dans l'économie informelle, soit un montant allant entre près de 2.680 et 3.200 milliards de DA. Elle rappelle ainsi aux banques que l'objectif de développement de la bancarisation et de généralisation des instruments de paiements modernes ainsi que le renforcement de l'inclusion financière, requièrent la mise en place de mesures à même "de faciliter les opérations bancaires, notamment de dépôt, de retrait et de rémunération, afin d'améliorer l'attractivité des services bancaires au détriment de la thésaurisation."