Habitué des zones à risques, le Groupe d'intervention et de reconnaissance en milieu périlleux (GRIMP) de Constantine est une unité d'élite qui reflète le développement en matière d'intervention des services de la protection civile particulièrement en terrains hostiles ou en cas de catastrophe naturelle majeure. Servant au péril de leur vie, ces hommes à la tenue rouge ont fait des gorges du Rhumel leur lieu de prédilection et un "centre" stratégique de leur entrainement. "Les gorges du Rhumel occupent la deuxième place en Algérie après la montagne de Tikjda (Bouira) en matière d'importance dans le domaine d'entrainement aux manouvres en milieu périlleux'', a indiqué à l'APS le responsable de la cellule de l'information et de la communication de ce corps constitué, le lieutenant Nourreddine Tafer. Des cours de formation pratique ont été organisés au profit aussi bien des membres de ce groupe installé à Constantine depuis 2008, actuellement au nombre de 25 personnes (2éme degrés), que ceux des wilayas limitrophes à savoir 49 grimpeurs des régions de Batna, de Jijel, de Khenchela et d'Annaba. Ces secouristes bénéficient de formation encadrée par des sous officiers et des conseillers techniques du GRIMP visant le perfectionnement de leurs connaissances, a expliqué le responsable. "Nos éléments sont qualifiés à intervenir dans des sites souterrains et endroits à relief difficile à l'instar des falaises, des grottes, montagnes, escalades ainsi que des ravins et pourront intervenir dans d'autres wilayas du pays en cas de sollicitation de nos services'', a fait remarquer le lieutenant Tafer, rappelant que la direction de la Protection civile de la wilaya de Constantine est l'une des premières directions à l'échelle nationale à disposer de section spéciale d'intervention GRIMP, formés spécialement pour l'intervention en milieux périlleux ou en cas de catastrophe naturelle majeure. Techniques de sauvetage du plus basique au plus évolué Mohamed Lamine Benmaâmar, un des éléments de ce groupe, a pour sa part indiqué que "la formation permet de prendre contact avec le vide sur des hauteurs variant progressivement, la maitrise des règles de sécurité et des techniques d'évolution individuelle, de s'initier aux techniques d'évolution sur corde tout en développant les capacités d'intégration au sein d'une unité opérationnelle". A cette formation s'ajoutent des stages de mise à niveau et de perfectionnement en secours souterrains, l'escalade et autres manœuvres, selon la même source. "Ces stages organisés tout au long de l'année entrent dans le cadre de l'acquisition de connaissances didactiques sur les techniques de sauvetage du plus basique au plus évolué", a-t-il estimé, relevant que "sans la maîtrise des techniques d'escalade, d'équipement de sites et les manœuvres de secours appropriés, le sauvetage reste limité dans sa conception classique, qui est jugé inefficace et même dangereuse pour les équipes intervenantes''. Secourir au péril de sa vie Les responsables locaux de ce corps constitué œuvrent pour le renforcement de ce groupe afin d'atteindre le nombre de 32 personnes à la fin 2018, en raison de l'augmentation des cas d'accidents enregistrés dans les endroits à relief dangereux, 90 % de ces derniers étant liés aux chutes de ponts, "suicide ou tentative de suicide'', a déclaré le lieutenant Tafer. Les cas de chutes de ponts dans la wilaya de Constantine ont connu une hausse sensible ces dernières années passant de 6 morts recensés durant l'année 2013 à 17 personnes décédées enregistrées en 2017, selon les dernières statistiques établies par les services de la Protection civile, qui ont fait savoir que 47 cas de chutes ont été dénombrés dans la wilaya durant les cinq dernières années. Parmi les cas les plus graves, on citera le repêchage d'un corps sans vie du conducteur d'un camion du fond de l'oued Rhumel à Constantine en 2009, le sauvetage d'une mort certaine d'une jeune fille qui a chuté du pont de Sidi Rached en avril 2017 et l'intervention de première ordre pour repêcher la dépouille d'un jeune homme suite au dérapage et chute de son véhicule depuis une falaise donnant sur Oued Rhumel à proximité de la passerelle Mellah Slimane en novembre 2017.