Le coordonnateur sahraoui avec la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso), Mhamed Khaddad a exprimé mardi à Moscou, la disposition de la direction du Polisario à entamer des "négociations en vue de l'autodétermination du peuple sahraoui conformément à la légalité internationale". "Nous sommes prêts à entamer des négociations de paix, et à prendre part au référendum d'autodétermination qui mettra un terme à un conflit de plus de 40 années et à la lutte que mène notre peuple contre l'occupation marocaine" a indiqué Mhamed Kheddad lors d'une rencontre avec les responsables de l'agence de presse russe Regnum. "Nous (ndlr, les Sahraouis) sommes à Moscou, animés par un désir de paix. Nous tendons la main pour la paix. Mais, il faut être deux pour parvenir à cet objectif", a ajouté le responsable du Polisario en visite à Moscou d'une délégation comprenant également la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes sahraouies, Fatma Mehdi. Après un rappel de la genèse du conflit du Sahara Occidental, déclenché après le départ de l'ancien colonisateur espagnol, M. Mhamed Kheddad a évoqué les derniers développements intervenus dans le dossier sahraoui, marqués notamment par "les succès enregistrés par la cause sahraouie à la faveur des positions exprimées par l'organisation des Nations Unies et celle de l'Union africaine". Ces deux institutions internationales ont "clairement souligné le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination", a rappelé Mhamed Kheddad. Autre point positif inscrit à l'actif de la cause sahraouie, selon le responsable sahraoui, a trait à la décision prononcée par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui a jugé que l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc ne s'applique pas au Sahara occidental et aux eaux y adjacentes, ce qui "devrait en principe être le début de la fin d'une longue période de pillage des ressources sahraouies". Le Maroc, a-t-il poursuivi n'"a aucun droit lui permettant d'occuper le Sahara occidental et d'exploiter ses ressources naturelles". Cette situation a "ses antécédents dans les accords de Madrid de 1975, qui n'est pas valable au niveau international car les Nations unies ont toujours considéré le Sahara occidental comme un territoire en attente de décolonisation". Pour sa part, la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes sahraouies, Fatma Mehdi, a animé une rencontre de sensibilisation sur la cause sahraouie, organisée par le parti communiste de la Fédération de Russie (CPRF). La responsable sahraouie, qui est également membre du secrétariat national du Front Polisario, a donné, à cette occasion, un aperçu sur "la vie des femmes sahraouies dans les territoires occupés et dans les camps des réfugiés, et sur la lutte du peuple sahraoui pour sa liberté et son autodétermination". L'assistance a en outre suivi avec attention la projection vidéo sur "l'historique du Sahara Occidental, sa géographie et ses multiples richesses naturelles" présentée par le représentant du Polisario en Russie, Ali Salem Mohamed Fadhel.