Amnesty International a réitéré vendredi son appel aux forces de l'occupation israéliennes à mettre fin à leur "répression meurtrière" contre les manifestants palestiniens à Ghaza, et à l'ouverture d'enquêtes sur les massacres commis pour empêcher des manifestations pacifiques. Les forces d'occupation israéliennes "doivent mettre fin immédiatement à la force excessive et meurtrière utilisée pour réprimer les manifestations palestiniennes à Ghaza", a déclaré l'organisation des droits de l'Homme basée à Londres, alors que les manifestations palestiniennes ont repris aujourd'hui dans le cadre de la grande marche du retour commémorant la Nakba de 1948. L'ONG relève que 26 Palestiniens, dont trois enfants et un journaliste, Yasser Murtaja, sont déjà morts depuis le début des manifestations vendredi 30 mars, et 3.088 autres ont été blessés, parmi eux environ 450 enfants, au moins 21 membres des équipes d'urgence du Croissant-Rouge palestinien et 15 journalistes. Citant des sources palestiniennes, Amnesty souligne que 1.236 personnes ont été touchées par des balles réelles, d'autres blessées par des balles en caoutchouc ou traitées pour inhalation de gaz lacrymogène largués par des drones. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 350 blessés palestiniens pourraient être temporairement ou définitivement handicapés à cause de leurs blessures, et jusqu'à présent, au moins quatre personnes ont subi une amputation de la jambe, note l'ONG. Amnesty Intarnational a également renouvelé son appel à l'ouverture "immédiate" d'enquêtes "indépendantes et effectives" sur l'utilisation illégale des armes à feu contre les palestiniens, par l'occupant israélien. "Pendant les deux dernières semaines, le monde a observé l'horreur avec laquelle les forces israéliennes ont déchaîné une force excessive et meurtrière contre les manifestants, y compris des enfants, dont le crime est simplement de demander une vie digne et la fin des politiques répressives de l'occupant à Gaza", a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à AI. Elle affirme que les forces de l'occupation israéliennes "doivent en toute urgence respecter leurs obligations juridiques internationales", ajoutant que leur utilisation de munitions réelles contre des manifestants non armés, et les assassinats qu'ils ont commis doivent être traités comme des "homicides illégaux". Amnesty a par ailleurs dénoncé l'impunité "systématique" dont jouissent les soldats israéliens qui commettent des "crimes graves" contre les palestiniens, et qui "ne sont presque jamais" poursuivis en justice pour leur crimes. L'ONG a encore insisté sur le droit des Palestiniens à la manifestation pacifique, relevant que des témoignages oculaires ainsi que des vidéos et des photographies prises pendant les manifestations montrent que des manifestants palestiniens sans défense ont été tués par "des tireurs d'élite israéliens" alors qu'ils ne faisaient qu'agiter le drapeau palestinien. Depuis le 30 mars, chaque vendredi, des dizaines de milliers de Palestiniens, hommes, femmes et enfants, manifestent à Ghaza pour revendiquer le droit au retour des Palestiniens exilés par la force, et exiger la fin de près de 11 ans de blocus israélien contre Ghaza, devenu, selon les organisations humanitaires internationales, la plus grande prison à ciel ouvert. Les manifestations devraient durer jusqu'au 15 mai, pour marquer la nakba, le jour ou des centaines de milliers de palestiniens ont été dépossédés de leurs terres et forcés à l'exil en 1948.