C'est un changement de ton et de vue significatif que celui de l'ONG Amnesty International qui a «appelé hier les gouvernements du monde entier à un embargo complet sur les armes» contre l'Etat hébreu qui poursuit sans état d'âme ses exactions et ses meurtres dont sont victimes les manifestants palestiniens à Ghaza depuis trois semaines. Face à un peuple sans défense, l'armée sioniste use de tirs à balles réelles convaincue de son impunité dés lors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'invite sans relâche à ne pas lésiner sur le recours à la violence. Pour Amnesty International, l'embargo est devenu «nécessaire» parce que les forces armées israéliennes «tuent et blessent illégalement» les manifestants palestiniens à Ghaza dont une majorité de jeunes. Des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux qui étayent la propension des soldats sionistes à rechercher comment handicaper à vie des adolescents ou à abattre, en toute impunité, des manifestants qui n'ont d'autres armes que leurs cris de révolte contre l'occupant sioniste de leurs terres. «Une force meurtrière est utilisée contre les Palestiniens qui protestent alors qu'ils ne représentent aucune menace contre les Israéliens», souligne l'ONG qui rappelle que le constat d'utilisation d'une force «disproportionnée» a été amplement prouvé par ses propres enquêtes. Elle se réfère en cela au bilan des tueries orchestrées par les forces d'occupation israéliennes qui ont assassiné 45 Palestiniens et blessé plus de 5600 autres dont un grand nombre garderont les séquelles à vie et cela pour les punir de manifester dans le cadre de la Nakba engagée le vendredi 30 mars à l'occasion des 70 ans de spoliation de leur terre et de leurs droits. En réclamant le droit au retour des centaines de milliers de Palestiniens chassés par les colons sionistes dès 1948, ils signifient au monde entier que le droit international est toujours bafoué et que le deux poids, deux mesures prend toute sa signification dans cette région du monde où le déni et l'arrogance d'Israël bafouent sans cesse les multiples résolutions de la communauté internationale. Pour la directrice régionale adjointe d'Amnesty International, Magdalena Mughrabi, cela fait exactement «quatre semaines que le monde entier contemple les tireurs d'élite israéliens et autres soldats, bien protégés, s'attaquer aux manifestants palestiniens avec des balles réelles et du gaz lacrymogène», preuve que la «condamnation internationale n'a pas suffi à faire renoncer l'armée israélienne» à ses crimes. Aussi, estime-t-elle à juste titre que «l'heure des réactions symboliques et de la condamnation (sans effet) doit cesser maintenant» et qu'il serait temps pour la communauté internationale d' «agir concrètement», ne serait-ce qu'en décrétant «l'arrêt de livraison d'armes et de munitions» à l'Etat hébreu. Depuis de nombreuses années, le gouvernement Netanyahu multiplie les provocations et organise les exactions dont la colonisation forcenée des territoires occupés, sans aucun égard vis-à-vis de la communauté internationale qui assiste, impuissante et contrite, à ce que beaucoup considèrent tout bas comme la plus grande tragédie du vingtième siècle. Car l'ombre des Etats-Unis a toujours plané sur cette terre où «les femmes et les enfants palestiniens protestent (mais en vain) contre leurs conditions de vie insupportables», et cette ombre pèse de tout son poids, avec la politique ouvertement alignée du président Donald Trump dont le pays, souligne encore AI, est «le principal fournisseur d'équipement militaire et de technologie d'Israël, avec un engagement à fournir 38 milliards de dollars d'aide militaire au cours des 10 prochaines années». Or, il n'est pas le seul dans cette affaire puisque la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie, «ont autorisé d'importants volumes de matériel militaire» fournis à l'Etat hébreu qui poursuit sa politique destructrice dont pâtit, encore et toujours, le peuple palestinien.