La militante française de la cause sahraouie, Claude Mangin, épouse d'un des prisonniers sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik, Naâma Asfari, a décidé mardi d'observer une grève de la faim pour protester contre son interdiction par les autorités marocaines de rendre visite à son mari détenu au Maroc, a-t-on appris de ses proches. Elle a été expulsée lundi du Maroc pour la 4e fois. Depuis près de deux ans, les autorités marocaines lui interdisent de visiter son mari. "Claude Mangin-Asfari est une militante des droits de l'homme et du droit des peuples. Profondément engagée contre toutes les formes d'injustice, elle a cependant, sans doute pour protéger son époux en prison, fait preuve d'une immense patience depuis 21 mois, supportant chaque fois l'humiliation de l'expulsion injuste, arbitraire", a écrit l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) dans un communiqué. L'association française rappelle que depuis 2 ans, elle a "tout essayé" auprès du Conseil national des droits de l'homme au Maroc, chargé de la défense des droits de l'homme et de la démocratie, auprès des autorités françaises, qui "semblent rencontrer des difficultés à convaincre leur allié de respecter ce droit de visite". "Aussi, que lui reste-t-il sinon de mettre sa vie en danger en décidant une grève de la faim", s'est interrogée l'association, indiquant qu'avec l'appui des citoyens "qui choisissent le droit et pourquoi pas celui de l'opinion française et marocaine, Claude pourra à nouveau rendre visite à son mari prisonnier, Naâma Asfari". Le secrétaire général de la Plateforme des associations françaises de solidarité avec le peuple sahraoui, Jean-Paul Lemarec a affirmé, rappelle-t-on, que le refus d'entrée sur le territoire marocain constitue une "atteinte constante et grave" à son droit à une vie privée et familiale et au droit des prisonniers aux visites familiales. "C'est aussi une violation du droit international", a-t-il dénoncé. A cet effet, un rassemblement est prévu au cours de l'après-midi de mardi à la place des Invalides à Paris non loin du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères pour "exiger que Claude Mangin-Asfari puisse enfin entrer au Maroc pour rendre visite à son mari conformément au droit international" et la libération des prisonniers politiques sahraouis. Trois maires français de Vitry-sur-Seine, de Saint-Denis et d'Ivry-sur-Seine, ont appelé vendredi dernier les autorités françaises à intervenir auprès du Maroc pour assurer le droit de visite des prisonniers politiques sahraouis détenus dans ce pays. Les trois maires ont dénoncé "fermement" les atteintes "constantes et graves" au droit de Claude Mangin à une vie privée et familiale, "contraires au droit international et au droit des prisonniers aux visites familiales".