De nombreuses activités sont au menu du 2ème festival de l'antique ville de Sedrata (Sud-oued d'Ouargla), qui a débuté mardi à la maison de la culture Moufdi Zakaria. La cérémonie d'ouverture de cette manifestation culturelle, lancée par les autorités locales à la veille du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), a été marquée par un spectacle de troupes folkloriques sous les salves de baroud, en présence d'un public nombreux, outre la projection d'un documentaire sur l'histoire de Sedrata. La séance d'ouverture du festival a été marquée par la présentation d'une communication de l'enseignant Messaoud Mezhoudi sur la ''la vie culturelle à Wardjilane (ancienne Ouargla) et Sedrata, pendant le Moyen Age". S'étalant sur quatre jours (17-20 avril), ce festival, placé sous de signe "Sedrata : héritage, histoire et civilisation pour tous", constitue une opportunité non seulement pour contribuer à faire connaître la richesse du patrimoine ancestral local, dont l'histoire de cette ville antique et son cachet urbanistique, mais aussi le patrimoine ksourien en général, et ce avec la participation d'une pléiade d'enseignants et de chercheurs nationaux représentant différentes universités du pays ainsi que de Tunisie. Plusieurs conférences sont programmées, à l'instar de celles intitulées "Le rôle des ouléma et ksour du M'zab dans la propagation des connaissances d'histoires", "les ksour du Sahara algérien dans les études scientifiques et académiques", "les relations sociales et culturelles entre Oued-M'ya (Ouargla) et Oued M'zab" et "le système ksourien et oasien et son rôle dans le développement de la région du Touat entre le IXe siècle et le XIXe siècle". Ce rendez-vous culturel sera aussi une occasion d'organiser une sortie dans cette zone archéologique classée patrimoine national, ainsi que dans d'autres sites historiques, tels que le vieux ksar d'Ouargla, la région du Cheikh Amar Abdelkafi et la zaouïa El-Kadiria. La 2ème édition de ce festival national et les 6èmes journées d'études sur l'antique Sedrata en particulier et les ksour du Sahara en général, visent à valoriser et préserver le patrimoine (matériel et immatériel) de cette région, et identifier et à protéger ce repère archéologique contre les extensions urbaines ainsi que contre le vol et les actes de vandalisme, selon le commissaire du festival, Dr. Salah Khennour. Il s'agit, en outre de contribuer à donner une impulsion au tourisme saharien, notamment à travers les sorties et le scoutisme, a-t-il ajouté. Remontant au 10ème siècle, la ville de Sedrata (Isedraten en Tamazight) a été fondée par les Rostomides fuyant de Tihert (actuelle Tiaret) et qui s'y sont installés sur une période de trois siècles, tout près de l'ancienne Wardjelane (actuelle ville d'Ouargla), selon des recherches historiques. Fouillé par des archéologues étrangers et nationaux, entre 1878 et 1997, cette cité saharienne, dont une grande partie ensevelie aujourd'hui sous le sable, du fait d'aléas naturels, a connu une véritable civilisation, perceptible à travers plusieurs manuscrits et vestiges. Les vestiges de cette ancienne ville située à une dizaine de kilomètres d'Ouargla sont considérés aujourd'hui comme un lieu de mémoire pour les Ibadites, notamment à travers l'organisation d'une ziara (genre de pèlerinage annuel), qui se tient au printemps, avec la présence de nombreux visiteurs issus du rite Ibadite d'Ouargla et de Ghardaïa ainsi que de nombreux invités.