Les chanteurs Méziane Amiche et Samira Brahmia ont animé vendredi à Alger la scène du 4e Salon international de la créativité, dans un concert aux atmosphères électriques, devant un public nombreux. A l'avant dernier soir musical du 4e Salon international de la créativité, ouvert le 18 avril dernier avec la participation de douze pays africains et le Mali en invité d'honneur, les allées réservées aux déplacements des spectateurs de l'Auditorium du palais de la Culture Moufdi-Zakaria étaient déjà pleines. Méziane Amiche et Samira Brahmia, deux artistes très suivis se sont succédé, durant près de deux heures de temps, sur la scène du palais, déployant leurs talents respectifs qu'ils ont ensuite croisé devant un public euphorique qui a vite cédé au relâchement. Premier à enchanter le public Méziane Amiche qui a mis de l'entrain dès les premières pièces interprétées, reprenant "El mersem" et "Waâlache del'Gh'der" des regrettés Blaoui El Haouari (1926-2017), chantre de la chanson oranaise et de Cheikh Boudjemâa El Ankis, (1927-2015), un des maîtres du chaâbi. Sur le même élan, le jeune artiste, soutenu par des musiciens professionnels, a enchaîné avec "Mona mona", "El beida mon amour" du regretté Cheb Hasni (1968-1994), "Biben Hdid" et "Ez'ZaouIa" de l'Orchestre national de Barbès (ONB) et "Aya Zarzour" de la regrettée Na Cherifa (1926-2014). Le public debout, complètement déchainé, reprenait en chœurs les refrains de Méziane Amiche, se livrant à des tours de danse en groupe et applaudissant longtemps l'artiste qui a déjà enregistré, "Mélomania", son premier opus réalisé en duo avec Amine Chibane. Dans une ambiance de grands soirs, Samira Brahmia a fait son entrée devant une salle déjà surchauffée, étalant une dizaine de chansons dans des genres différents, dans une prestation époustouflante d'énergie, entamée avec "Ah ya Bellaredj" un classique du patrimoine andalou et "Ad'ezzi Saa", du regretté Slimane Azem (1918-1983). Accompagnée, entre autres musiciens de renommée internationale par Karim Ziad, à la batterie et Khlif Misallaoua à la guitare, la chanteuse à la voix cristalline a subjugué les spectateurs avec son talent et son savoir faire, les incitant à donner plus, tout en leur faisant part de sa "reconnaissance", pour tout le "soutien" que le "public algérois" lui a apporté à ses débuts. "Laylah a il'Allah", "Hin tesfar el âachiya", "Wahran Wahran", "A gnaoui Allah idawi", "Miriama", hommage à Miriam Makeba, chanteuse sud africaine qui a participé en 1969, au premier Festival panafricain d'Alger. Artiste à la voix puissante, Samira Brahmia, dans "Fabuleux destin", une de ses chansons dédiée à la femme, a rappelé son engagement, lançant au public que la femme algérienne était "de nature engagée", avant d'avoir une pensée chaleureuse à l'endroit de tous les réfugiés du monde à travers "Pays de poussière", un autre de ses titres. Virtuose de la guitare également, Samira Brahmia, qui a sorti en 2006 "Naylia", son premier album contenant 11 titres, et en 2017 le single "Oued Chouli", a invité Méziane Amiche pour une interprétation en duo d'une des chansons de Cheb Khaled, et d'enchaîner avec "Manich menna" avec tous les musiciens présents. Organisé sous l'égide du ministère de la Culture, le 4e Salon international de la créativité prend fin samedi.