La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a souligné dans son discours d'ouverture, la nécessité de "débloquer les pourparlers de Genève", soutenant que la solution à la guerre en Syrie "ne peut venir que des discussions politiques significatives entre les parties syriennes, menées sous les auspices de l'ONU". Federica Mogherini a jugé, à ce titre, "urgent" de concrétiser la proposition de créer un comité constitutionnel dirigé par des Syriens et sous la direction de l'ONU à Genève. "Nous avons besoin que le gouvernement et l'opposition s'engagent sérieusement dans les pourparlers dirigés par l'ONU", a-t-elle insisté, même si elle croit que "le chemin vers la paix et la réconciliation en Syrie ne sera pas facile". Lire aussi: Syrie: l'ONU met en garde contre un désastre humanitaire à Idleb Exhortant les trois pays impliqués dans le processus de pourparlers d'Astana, la Russie, l'Iran et la Turquie, à "redoubler d'efforts" pour "parvenir à un cessez-le-feu en Syrie" et "créer des zones de cessez-le-feu", Mme Mogherini a réaffirmé que "la Syrie n'est pas un échiquier pour les jeux géopolitiques". La première responsable de la diplomatie européenne a confirmé, par ailleurs, l'engagement de l'UE à apporter une aide de 560 millions d'euros, au même niveau que l'an dernier, pour répondre aux besoins de la population en Syrie et dans les pays voisins. Elle a assuré, à ce propos, que l'UE et ses Etats membres respecteront leurs engagements à mobiliser 3 milliards d'euros supplémentaires au cours des deux prochaines années en faveurs des réfugiés syriens en Turquie. Toutefois, elle a averti que "l'UE et la communauté internationale ne financeront pas la reconstruction de la Syrie sans un processus politique durable et crédible". L'Allemagne a annoncé, de son côté, une contribution d'un milliard d'euros pour venir en aide aux Syriens, la France a promis un don de 250 millions d'euros et des prêts de 850 millions durant les deux prochaines années. Lire aussi: L'ONU juge nécessaire d'accroître la réponse humanitaire en Syrie La Belgique, pour sa part, compte débloquer 26 millions d'euros d'aide humanitaire pour la Syrie et ses pays voisins. "Ces fonds seront affectés à l'accueil des réfugiés de guerre dans la région", a déclaré le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au Développement Alexander De Croo. Les organisateurs de cette deuxième conférence de donateurs pour la Syrie espèrent récolter 9 milliards de dollars de dons pour aider les Syriens et leurs communautés d'accueil. "Nous espérons mobiliser 9 milliards de dollars d'aide", a déclaré, à l'ouverture de la conférence, Mark Lowcok, chargé des affaires humanitaires et des secours d'urgence à l'ONU qui co-préside la rencontre avec l'UE. Le responsable onusien a précisé que 3,5 milliards de dollars sont nécessaires pour l'aide humanitaire en Syrie et 5,6 pour soutenir les réfugiés syriens dans les pays voisins, avertissant que "les ressources de l'ONU sont épuisées". Selon des données communiquées par l'UE lors de la conférence, plus de 13 millions de Syriens ont aujourd'hui besoin d'aide humanitaire et plus de 5 millions de réfugiés syriens sont déplacés à l'extérieur du pays. Lors de la première conférence de Bruxelles, en avril 2017, l'UE et les donateurs internationaux s'étaient engagés à fournir 5,6 milliards d'euros d'aide pour 2017 et 3,47 milliards d'euros d'aide pour la période 2018-2020 afin de répondre aux besoins considérables des Syriens.