Les lourdes peines infligées aux détenus du mouvement de contestation Hirak du Rif par la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca continuent lundi de susciter la colère et l'indignation des acteurs de la société civile marocaine et les défenseurs des droits de l'Homme, appelant à la poursuite des sit-in et des rassemblements pour réclamer la libération des militants condamnés "injustement". A Al Hoceima, la tension demeure vive, ont rapporté plusieurs médias locaux, annonçant le maintient des rassemblements pour réclamer la libération des détenus du mouvement rifain, alors que les autorités marocaines ont renforcé le dispositif sécurité déployé dans cette région pour faire face à d'éventuelles manifestations. Samedi dernier, des affrontements violents entre les forces de l'ordre et des manifestants avaient éclaté engendrant plusieurs blessés parmi les policiers marocains et une série d'arrestations. Dimanche, un sit-in a été tenu par de femmes, proches des personnes incarcérées, dont la mère de Nasser Zefzafi, venues exprimer leur solidarité avec les personnes détenues suite aux événements ayant eu lieu dans cette ville. Les femmes présentes n'ont pas hésité à scander des slogans hostiles au Makhzen, exigeant la libération immédiate de tous les militants emprisonnés et l'annulation des condamnations prononcées par la Cour d'appel de Casablanca qui avait rendu un verdict jugé sévère infligeant des peines allant jusqu'à 20 ans de prison ferme à l'encontre des animateurs du mouvement Hirak du Rif. Les familles des détenus ont exprimé à l'occasion leur colère envers la justice marocaine qui avait jugé, dénoncent-elles, des "militants politiques" qui n'avaient "commis aucun crime" pour mériter un "tel châtiment". A l'étranger, notamment en France, des acteurs de la société civile et la diaspora marocaine ont tenu lundi un sit-in devant le siège de l'ambassade marocaine à Paris pour dénoncer le procès Hirak et revendiquer la liberté pour les prisonniers "politiques". Des appels à la poursuite des actions de mobilisation, au Maroc et à l'étranger, contre l'emprisonnement des militants du mouvement rifain, sont également lancés via les réseaux sociaux. Après les rassemblements tenus à la grande place du Trocadéro et à Montreuil à Paris, le collectif de solidarité Rif a appelé à la tenue d'un sit-in au vieux port à Marseille le 7 juillet prochain pour la défense des droits de l'Homme et pour soutenir les militants rifains du Maroc. Dans ce contexte, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a exprimé son souhait que le roi Mohammed VI accordera une grâce aux militants condamnés. S'exprimant à la presse locale, l'ancien chef du gouvernement a estimé que le verdict de la Cour d'appel de Casablanca a été sévère à l'encontre des accusés dans le cadre des événements d'Al Hoceima.