Un rassemblement en solidarité avec les détenus du Hirak du Rif, organisé samedi soir, par des militants du mouvement de contestation rifaine de la ville marocaine de Nador a été violemment réprimé par les forces de l'ordre marocaines, ont indiqué dimanche des sources locales. Le rassemblement était prévu à la place "Tahrir" au centre-ville de Nador a été violemment empêché par les éléments des forces de sécurité marocaine. Selon des militants du Hirak, la grande place qui devait rassembler des centaines de manifestants a été assiégée dès l'après-midi de samedi par les forces de l'ordre refusant systématiquement aux gens de se rassembler et de se regrouper dans ce lieu. Selon des militants locaux, un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé au centre de la ville et sur les grandes artères de Nador bloquant l'accès à la grande place "Tahrir" aux centaines de manifestants venus des autres localités du pays exprimer leur colère suite aux lourdes condamnations allant jusqu'à 20 ans de prison prononcées fin juin dernier à l'encontre des militants du Hirak du Rif par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Face à cet important dispositif sécuritaire, les militants ne pouvaient pas tenir leur rassemblement de solidarité qui a été largement médiatisé la veille sur les réseaux sociaux. Certains militants qui ont tenté de briser les cordons de sécurité ont été arrêtés avant d'être libérés, tandis que d'autres ont été blessés à la suite de l'intervention brutale des agents de l'ordre, selon la même source. La majorité des participants venus prendre part à ce rassemblement étaient habillés en noir pour exprimer leur indignation et leur consternation face aux lourdes peines infligés aux détenus du mouvement Hirak du Rif. Des défenseurs et des militants rifains se disent déterminés à continuer la lutte jusqu'à la libération de tous les "prisonniers injustement incarcérés pour avoir dénoncé l'injustice et les conditions de vie difficiles des populations rifaines". Appelant au maintien de cet esprit de solidarité en faveur des populations rifaines, les manifestants promettent de revenir à la charge et d'organiser d'autres rassemblements de soutien aux détenus du Hirak en dépit des "menaces" et "des mesures de répressions prises par les autorités du Makhzen". Manifestation à Casablanca Plusieurs centaines de manifestants ont pris part à la marche organisée, ce dimanche à Casablanca au Maroc, pour réclamer la libération des détenus du Hirak du Rif condamnés le 26 juin dernier à de lourdes peines allant jusqu'à 20 ans de prison par la Cour d'appel de Casablanca. Répondant à l'appel de plusieurs partis politiques, associations de la société civile et comité de défense des militants du Hirak emprisonnés, des familles des détenus ont occupé le devant de la manifestation, qui a démarré à 10h 30 au quartier de Derb Omar, suivies des centaines de jeunes et des défenseurs des droits de l'Homme venus exprimer leur indignation et colère suite aux peines infligées aux 54 militants du mouvement Hirak du Rif par la chambre criminelle près de la Cour d'appel de Casablanca. Après les sit-in organisés, la semaine dernière, à Rabat et Casablanca, Nador et Al-Hoceima, cette fois-ci, les Marocains ont décidé de se mobiliser pour une marche nationale à Casablanca pour dénoncer le procès Hirak. Selon des sources locales, la marche a été menée par les familles des détenus, qui se sont déplacés de la ville d'Al-Hoceima vers Casablanca dès les premières heures de la matinée du dimanche et la secrétaire générale du Parti socialiste unifié et de l'organisation de défense des prisonniers Nabila Mounib figurant parmi les organisateurs de cette mobilisation citoyenne. Les participants à la marche ont scandé plusieurs slogans hostiles au Makhzen et portaient des banderoles sur lesquelles les manifestants ont écrit leurs principales revendications, dont la levée des lourdes peines infligées aux militants du Hirak, la libération immédiate des détenus et la prise en charge des exigences des populations rifaines. Les manifestants ont revendiqué également la levée du "siège militaire" imposé à la région du Rif et la lutte contre la corruption qui "gangrène toutes les institutions de l'Etat". Notons que cette marche avait été initiée par plusieurs organisations et partis de gauche. Il s'agit, entre autres, de la Fédération de la gauche démocratique, du Parti de la voie démocratique, de la Confédération démocratique du travail), de la Fédération nationale de l'enseignement-orientation démocratique, de l'Association marocaine des droits humains et du Mouvement Anfass pour la démocratie. Ces organisations avaient tenu une réunion jeudi dernier au siège du Congrès national "Ittihadi" pour envisager des actions de solidarités en faveur des militants du Hirak. Le 15 juillet prochain une autre marche nationale en soutien aux militants détenus du mouvement Hirak du Rif est prévue à Rabat, sous le même mot d'ordre à savoir "Tous pour la libération des prisonniers et la levée du siège imposé au Rif".