Le militant du mouvement Hirak du Rif marocain, Rabii el Ablaq, détenu dans la prison Oukacha à Casablanca, a été hospitalisé mardi dans un état de santé "gravement détérioré" suite à une grève de la faim illimitée qu'il avait entamé il y a 36 jours pour dénoncer son emprisonnement, a rapporté la presse locale. Condamné à 5 ans de prison ferme et faisant partie du groupe des militants du Hirak du Rif ayant comparu la semaine passée devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, le journaliste Rabii el Ablaq a entamé une grève de la faim illimitée qu'il a conduit à son hospitalisation urgente. Sur sa page Facebook, Abdellatif Ablaq, frère du détenu, a alerté mardi que ce dernier en était à son 36e jour de grève et qu'il a été transféré en urgence à l'hôpital Moulay Youssef. "Sa vie est en réel danger, car son état de santé s'est détérioré rapidement", a écrit son frère, précisant que "tout malheur qui arriverait à Rabii el Ablaq, ce sont les hommes de vie publique ayant mené le pays à cela qui en seront responsables". En deuxième lieu, il impute la responsabilité au directeur de la prison d'Oukacha qui avait obligé, a-t-il mentionné, "indirectement Rabii à entrer en grève" pour "avoir empêcher le détenu de contacter ses proches". Rabii el Ablaq avait entamé une grève de la faim de 36 jours qui a mis sa vie en danger, au point d'être admis en réanimation, a signalé son frère. Protestant contre les conditions de sa détention qui n'ont pas changé depuis, le journaliste bloggeur avait déjà entamé une grève de la faim en septembre 2017. Par ailleurs, les autres détenus du Hirak du Rif poursuivent mardi la grève de la faim entamé lundi pour protester contre leur emprisonnement et exiger leur libération immédiate. Ils sont 53 militants du mouvement de contestation Hirak, condamnés à de lourdes peines allant jusqu'à 20 ans de prison ferme, par la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, mardi soir, après huit mois de procès. Ces condamnations avaient suscité l'indignation au Royaume et à l'étranger, provoquant des remous à Al-Hoceima et la multiplication des appels à la tenue de rassemblements et à des sit-in pour réclamer leur libération immédiate.