Les détenus du mouvement Hirak du Rif ont entamé lundi une grève de la faim illimitée protestant contre le verdict prononcé par la Cour de Casablanca mardi dernier dans lequel de lourdes de peines ont été infligées aux militant de la contestation qui avait ébranlé le Royaume marocain depuis octobre 2016. Incarcérés à la prison d'Oukacha de Casablanca, les militants du Hirak ont décidé d'observer une grève de la faim illimitée pour protester contre les lourdes peines prononcées à leur encontre la semaine dernière par la Cour d'appel et refusent également de faire appel des jugements prononcés. Selon des proches des militants, citées lundi par des médias locaux, les détenus du mouvement sont entrés en grève de la faim, pour réclamer leur libération immédiate et rejeter le verdict du procès qui avait, rappelons-le, suscité une vague d'indignation notamment des organisations de défense des droits de l'Homme, des comités de soutiens aux militants de la contestation, ainsi qu'auprès des populations marocaines. La même source a ajouté que les autorités marocaines et la défense tentent, par ailleurs, de convaincre les quatre détenus de faire appel de la condamnation et de donner aux juges la possibilité de corriger les "erreurs de la sentence préliminaire" avant l'expiration du délai légal qui est de 10 jours après la prononciation du verdict. Le comité de défense des prisonniers devra se rende à la prison locale Oukacha, ce mardi, pour persuader les détenus de faire appel de leur condamnation. Cette affaire de militants du Hirak du Rif lourdement condamnés continue de susciter des réactions et des remous au Maroc, notamment dans la région d'Al Hoceima, où des heurts et des affrontements violents avaient éclaté samedi dernier entre des manifestants et des policiers, provoquant des blessés parmi les forces de l'ordre et une série d'arrestations. Certains parlementaires marocaines, évoquant une "grave crise politique" dans le pays, ont appelé ce lundi à une amnistie générale en faveur des détenus, alors que le Royaume marocain est confronté depuis plusieurs jours à d'autres mouvements sociaux dénonçant, entre autres, la dégradation du pouvoir d'achat et la paupérisation de la société marocaine.