La campagne électorale en prévision de la présidentielle du 29 juillet au Mali entame dimanche son deuxième jour avec une thématique riche et diversifiée convergeant vers un Mali apaisée et en progrès, tandis que les candidats multiplient les contacts et déplacements en vue de recueillir un large soutien. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, candidat à cette élection pour laquelle 24 postulants ont été retenus, a donné le ton lors d'un déplacement chez les familles fondatrices de la capitale Bamako. "Je ne pouvais pas commencer ma campagne avec les cérémonies festives sans venir, au préalable, vous saluer et solliciter vos prières et bénédictions pour moi et pour des élections présidentielles apaisées, le 29 juillet 2018 dans notre grand Mali" a-t-il affirmé lors d'une rencontre samedi soir avec les familles fondatrices du District de Bamako. Le président candidat, qui s'est rendu également au siège du Haut Conseil Islamique du Mali, a été accueilli avec bonheur par ses hôtes. Ibrahim Boubaker Keïta a assuré ses concitoyens de sa détermination à sauvegarder les acquis réalisés et à renforcer le processus de réconciliation nationale entamé en 2013. Le chef d'Etat sortant devra animer dans l'après midi de ce dimanche un important meeting à Bamako. Soumaïla Cissé, considéré comme le principal opposant, est attendu lui aussi, ce dimanche après-midi, par ses partisans pour animer un meeting électoral. Soutenu par plusieurs partis politiques, des associations et des acteurs de la société civile, Soumaïla Cissé a promis lors de ses récentes déclarations de provoquer le changement et de développer le Mali, affirmant compter énormément sur la mobilisation des maliens et leur participation au scrutin. Seule femme candidate sur les 24 candidats dont les dossiers ont été validés par la Cour constitutionnelle, Mme Kanté Djebou N'diaye, a affirmé lors d'une conférence de presse avoir décidé de lancer sa campagne électorale à partir du Kidal avec les femmes de cette localité. Candidate de l'alliance Femmes en marche pour un mali émergent, elle a estimé que "le moment est arrivé pour que les femmes du Mali se mobilisent pour que les armes se taisent à jamais au Mali". -Des ralliements au premier jour de la campagne- La campagne électorale malienne a été marquée, par ailleurs, pour ces deux premiers jours, par des annonces de ralliements et de soutiens exprimés notamment par des figues politiques. Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, ancien député de Borem et membre du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) s'est rallié à Housseini Amion Guindo. Le célèbre chanteur Salif Keïta a lui appelé à voter Soumaïla Cissé, le leader de l'opposition. Les candidats convoitent aussi les soutiens des influents chefs religieux. L'un d'entre eux, le Chérif de Nioro, a opté pour le candidat Aliou Diallo, homme d'affaires, patron de Wassoul'Or, une mine d'or et de Petroma, une société de recherche de pétrole et de gaz. D'autres chefs religieux qui n'ont pas encore dévoilé leur favori, n'hésitent pas à s'afficher aux côtés de certains postulants en lice. Notons que la Cour constitutionnelle malienne avait validé 24 candidatures et en a rejeté six au cours de la proclamation définitive de la liste des postulants au scrutin présidentiel. Parmi les candidats repêchés figurent l'ancien Premier ministre Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo Diarra, les anciens ministres Choguel Kokala Maïga et Mountaga Tall. La candidature du chef religieux et élu d'une localité du centre du Mali, Harouna Sankaré a également été validée, selon l'arrêt de la Cour constitutionnelle. Tous les candidats recalés auparavant avaient apporté la preuve qu'ils avaient une liste complète d'élus soutenant leur candidature comme l'exige la loi, a précisé la Cour. Parmi la liste définitive des candidatures acceptées figurent également l'ancien ministre Mohamed Ali Bathily et une femme d'affaires, Djeneba N'Diaye. Hamadoun Touré, un ancien fonctionnaire international, a prévu de faire "une campagne ambulante" avec "des bus à son effigie qui vont circuler à travers la ville de Bamako", selon un membre de son entourage. Plus de 80 observateurs de l'Union européenne seront présents pour l'élection du 29 juillet, a annoncé la Mission d'observation électorale de l'UE au Mali, dans un communiqué cette semaine. Sur le plan sécuritaire, plus de 30.000 membres des forces de sécurité et de défense été mobilisés pour "sécuriser les candidats sur le terrain et les opérations de vote", selon le ministère de l'Intérieur.