La mobilisation citoyenne pour la libéralisation des détenus du mouvement contestataire Hirak du Rif ne faiblit pas au Maroc avec la multiplication des appels et des actions de protestation au Royaume et à l'étranger en vue de réclamer la libération immédiate des militants lourdement condamnés par la Cour d'appel de Casablanca. A l'initiative des comités de défense et de soutien des détenus rifain, une marche nationale est prévue le dimanche prochain à Rabat pour dénoncer les lourdes peines prononcés par la justice marocaine à l'encontre des 53 militants du mouvement, rapporte mardi la presse locale. Cette marche nationale pacifique a été initiée par les comités de défense et de soutien aux détenus du Hirak, condamnés il y a quelques semaines par la chambre criminelle près de la Cour d'appel de Casablanca à de lourdes peines allant jusqu'à 20 ans de prison ferme. Elle s'inscrit, selon eux, dans les actions de protestation et de dénonciation du procès Hirak qui provoqué, rappelons-le, des manifestations dans plusieurs villes marocaines, notamment à Al Hoceima, Nador et Casablanca. Dans une vidéo postée mardi sur les réseaux sociaux, le père de Nasser Zefzafi, leader du mouvement Hirak, a indiqué avoir reçu un message des détenus du mouvement Hirak emprisonnés à la prison Oukacha à Casablanca, dans lequel ils lancent un appel particulier aux Marocains pour participer massivement à la marche prévue le 15 juillet à la capitale marocaine. Ahmed Zefzafi a indiqué, dans cette vidéo, que les militants du Hirak du Rif comptent beaucoup sur la mobilisation citoyenne pour dénoncer les peines infligées aux détenus et réclamer leur libération immédiate. La manifestation de Casablanca du 8 juillet dernier, organisée par plusieurs syndicats, partis de gauche marocaine et comités de soutiens aux détenus, a été considérée comme une "réussite" par les militants du Hirak, a-t-il ajouté, appelant de nouveau les Marocains à poursuivre les actions de protestation. Dans ce contexte, les avocats des 53 détenus du Hirak du Rif ont été unanimes à dénoncer lors d'une rencontre tenue lundi à Casablanca le verdict du procès qui avait duré une année, en pointant du doigt des manquements et des failles de tailles. Dans un communiqué commun, les avocats ont indiqué que "tout au long des 86 audiences de ce procès, le parquet général, le juge d'instruction et le tribunal se sont comportés avec un grand cynisme envers les principes de liberté". Ils ont souligné également "l'absence de raisons objectives et juridiques motivant les mesures restrictives de libertés prises à l'encontre les détenus". Les membres de la défense ont critiqué aussi "la non-réactivité du parquet et du tribunal" aux éléments de preuves réfutant la version officielle. Selon eux, ce silence volontaire est derrière la non-vérification des pièces à conviction "confirmant les faits de torture dont les militants ont dit avoir fait l'objet" au cours de leur arrestation et de l'enquête préliminaire. Par ailleurs, des responsables politiques et des figures historiques marocaines continuent à dénoncer le procès Hirak. Parmi les personnalités qui ont exprimé leurs soutiens aux détenus, figure Mohamed Bensaïd Aït Idder. Présent à la rencontre des avocats des détenus du mouvement, 'ancien compagnon Mohamed ben Abdelkrim el-Khattabi a décidé d'apporter son "soutien total au Hirak, à ses détenus et au Rif". Cet ancien moudjahid et détenu politique tient l'Etat marocain pour le "seul responsable" de la situation, estimant que le Makhzen n'a pas "parachevé son processus de réconciliation avec le Rif".