Plus de huit millions d'électeurs maliens sont appelés aux urnes dimanche pour choisir leur nouveau président parmi les 24 candidats en lice dont le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé, qui ont dores et déjà promis d'oeuvrer pour mettre fin définitivement à l'insécurité dans des régions du Nord et du centre du Mali. La campagne électorale pour le scrutin présidentiel s'achèvera vendredi dans un contexte de forte concurrence entre les différents candidats qui avaient multiplié durant trois semaines les initiatives et les actions de proximité afin de convaincre les Maliens d'adhérer à leurs projets de société et de se rendre massivement aux bureaux de vote le jour du scrutin. Parmi les principaux prétendants figure aussi l'ancien chef du gouvernement de transition, Cheick Modibo Diarra (avril-décembre 2012), un astrophysicien de métier, auquel s'est rallié un ancien Premier ministre. Sont également en lice, parmi les 24 candidats, dont une seule femme, le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, l'ex-Premier ministre Modibo Sidibé, l'ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly, ainsi que des hauts fonctionnaires internationaux. Face au risque que le scrutin ne puisse se tenir sur une partie du territoire, plus de 30.000 membres des forces de sécurité et de défense ont été mobilisés pour la protection des candidats en campagne et les opérations de vote, selon le ministère de la Sécurité intérieure. Dans les régions du nord du pays, où l'Etat est peu ou pas présent, les groupes politico-militaires signataires de l'accord de paix doivent également contribuer à la sécurisation du vote. Des observateurs de plusieurs organisations internationales Pour lever toutes sortes d'équivoques, le Premier ministre malien a annoncé l'ouverture de l'observation de toutes les phases de l'élection, y compris à la centralisation, à la participation de toutes les organisations internationales, dont l'Union africaine, l'Union européenne, la Minusma (mission onusienne), la CEDEAO et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). "Leurs observateurs pourront assister en même temps que les représentants des candidats à la centralisation des résultats", a précisé M. Maïga. De son côté, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Amadou BAH, a souligné que le fichier électoral est fiable pour servir de base à l'organisation des élections de 2018. Ce fichier comportait, a-t-il mentionné, 8 000 462 électeurs pour 23 041 bureaux de vote, tout en assurant que "le Mali a créé les conditions pour des élections apaisées et il est de la responsabilité de chaque acteur de faire en sorte que cet objectif soit atteint". La Commission électorale compte au sein de ses structures déployées à travers le pays 4.788 membres permanents en plus du personnel d'appui et des agents de sécurité, a-t-il fait savoir. S'agissant de la supervision de cette élection, l'Union africaine a annoncé avoir sollicité Thomas Yayi Boni, ancien président du Bénin ayant une longue expérience dans le domaine. La mission d'observation de l'UA sera associée aux 80 autres observateurs de l'Union européenne ayant à leur tête Mme Cécile Kyenge, alors que celle de l'OIF elle sera conduite par Dileita Mohamed Dileita.